Les pesticides participent à la diminution de la concentration en spermatozoïdes. C’est du moins ce que révèle une nouvelle analyse de 25 études et publiée dans Environnemental Health Perspectives. Les premières victimes des insecticides sont les hommes. Pour les scientifiques qui sont d’origine italienne et américaine, les données d’un total de 1 774 hommes dans 21 populations issues de quatre continents (Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Europe) ont été analysées.
Ils ont tous pour la plupart été exposés aux organophosphates. Il s’agit entre autres du glyphosate. La consommation d’eau et d’aliments contaminés sont les moyens par lesquels ils ont été exposés à ces produits. « Les preuves disponibles ont atteint un point tel que nous devons prendre des mesures réglementaires pour réduire l’exposition aux insecticides », a alerté, pour sa part, Melissa Perry, épidémiologiste et microbiologiste à l’université George Mason (États-Unis) et auteure principale de l’étude.
Les différentes études ont duré plusieurs décennies, ont porté sur la « recherche sur la fertilité masculine, la santé reproductive et de preuves humaines concernant les impacts sur la santé de l’exposition à deux classes d’insecticides largement utilisées ». Les études mettent l’accent sur le risque de la fertilité de l’homme, à grande échelle. Selon l’Organisation mondiale de la santé, il faut au minimum 39 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme pour une semence de bonne qualité.
Ces révélations interviennent dans un contexte où, le désherbant Roundup a été condamné une nouvelle fois vendredi, par un jury américain, à verser plus d’1,5 milliard de dollars à trois plaignants dont le cancer aurait été causé par le produit. L’Europe a tout de même prolongé l’utilisation du glyphosate jusqu’en 2033, conformément aux propositions, un rapport très attendu de l’Autorité européenne de la sécurité des aliments (Efsa).