Pour contourner la Russie, la France envisage un projet aux USA

Par lanouvelletribune  -  28 mars 2024 14:40

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En France, certaines entreprises continuent de faire affaire avec des groupes russes. Or, alors que la guerre en Ukraine continue et dans un climat marqué par les fortes tensions entre Paris et Moscou, de plus en plus de sociétés souhaitent se détourner du savoir-faire russe, notamment en matière de nucléaire, privilégiant désormais d’autres options.

C’est notamment le cas d’Orano, donc, un groupe français qui était autrefois connu sous le nom d’Areva. Spécialiste du combustible nucléaire, la société travaillait en étroite collaboration avec Rosatom, géant russe du nucléaire, qui l’approvisionnait à hauteur de 30% de ses besoins totaux. Or, la situation aujourd’hui est telle que collaborer avec Moscou n’est pas forcément bien vu.

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Orano, prêt à se tourner vers les USA ?

De fait, l’entreprise envisage aujourd’hui de créer un site d’enrichissement, aux États-Unis. Cette idée, déjà évoquée en son temps par le groupe Areva, est à nouveau discutée au sein du board directionnel d’Orano. Pour le moment, rien d’acté toutefois. Mais travailler avec Washington pourrait permettre à la France de se détourner d’un pays avec qui elle est en froid, au profit d’un partenaire politique, économique et militaire jugé plus stable.

Reste à déterminer la faisabilité du projet ainsi que les éventuels délais. Orano est un géant du nucléaire et revendique environ 12% de la capacité d’enrichissement d’uranium, au niveau mondial (43% pour Rosatom). L’arrêt trop rapide de ses activités pourrait donc lui causer du tort, mais aussi et surtout à la France ainsi qu’à toutes les entreprises et personnes qui lui sont dépendantes.

Toutes les possibilités sont sur la table

Interrogé à ce sujet à l’occasion d’un échange avec les représentants du think tank Confrontations Europe, le président du Conseil d’administration de l’entreprise, Claude Imauven, a affirmé que, dans tous les cas, toutes les options étaient sur la table. Il faudrait quelques échanges supplémentaires et surtout, qu’un accord total et définitif soit atteint en interne pour ensuite procéder.

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