Cacao : ce pays africain pourrait gagner 3 milliards avec la hausse des prix

Par lanouvelletribune  -  18 avril 2024 20:30

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Au moment où le marché mondial du cacao expérimente une hausse spectaculaire des prix, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, vient de fixer un record en établissant le prix du kilo de cacao à 1 500 francs CFA (3,26 $) pour la récolte intermédiaire. Cette augmentation de 50 % a été annoncée par le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, soulignant un niveau de prix jamais vu dans l’histoire du secteur dans le pays. Cette décision coïncide avec une période où les cours du cacao ont triplé en un an à New York, dépassant les 10 000 dollars la tonne, principalement en raison des conditions météorologiques défavorables qui ont frappé les principaux pays producteurs.

Cette dynamique des prix bénéficie indirectement à d’autres producteurs de la région, notamment le Nigeria. En dépit d’être un producteur moins dominant avec une place de cinquième au niveau mondial, le Nigeria envisage de tirer profit de cette tendance haussière. Les prévisions indiquent que les producteurs nigérians pourraient réaliser environ 3 milliards de dollars de leurs 270 000 tonnes de production, exploitant ainsi la flambée des prix sur les marchés internationaux.

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Les prix à la ferme au Nigeria ont vu une augmentation significative, passant de 1,8 million de nairas en décembre 2023 à 8 millions de nairas récemment. Cette hausse est une réponse directe à la peur des producteurs de ne pas disposer des variétés de haute qualité nécessaires, ce qui maintient les prix au comptant à des niveaux élevés malgré une baisse des exportations de 18 % en février.

L’Organisation Internationale du Cacao a averti d’un déficit croissant dans l’approvisionnement mondial, estimant un manque à gagner de 374 000 tonnes pour la saison 2023-2024, exacerbé par des phénomènes climatiques extrêmes qui ont affecté les rendements en Côte d’Ivoire et au Ghana. Ces déficits, combinés à des problèmes structurels tels que les infestations de cochenilles et l’augmentation des coûts des intrants, notamment les engrais, posent des défis considérables mais offrent aussi des opportunités de gains financiers pour des pays comme le Nigeria.

Dans un contexte où certains critiques pointent les limites d’un système de prix fixé par l’État, comme en Côte d’Ivoire, le Nigeria, avec un marché plus libéralisé, pourrait bénéficier plus directement des hausses de prix. Cela représente une aubaine pour le secteur cacaoyer nigérian qui, bien que moins volumineux que celui de son voisin ivoirien, pourrait voir une période de prospérité sans précédent si les tendances actuelles persistent.

En conclusion, alors que la Côte d’Ivoire prend des mesures pour protéger ses producteurs contre la volatilité du marché, le Nigeria se positionne pour tirer pleinement parti de l’envolée des cours mondiaux. Ce contraste entre les approches de gestion du secteur cacaoyer illustre les différentes stratégies que les pays ouest-africains adoptent pour capitaliser sur les dynamiques de marché tout en soutenant leur économie nationale.

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