Togo : la nouvelle constitution adoptée par les députés, l'opposition en colère

Par lanouvelletribune  -  19 avril 2024 23:04

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Le Togo marque un tournant politique avec l’adoption d’une nouvelle constitution, un changement significatif orchestré sous la direction du président Faure Gnassingbé. Réalisé sans opposition parlementaire le vendredi 19 avril, le vote a unanimement soutenu le passage à un régime parlementaire, avec 87 voix pour et aucune contre. Ce vote transforme le paysage politique togolais, instaurant une cinquième République dès la promulgation du texte.

Cependant, ce changement n’est pas accueilli favorablement par les opposants au régime de Faure. Certains craignent ouvertement que ces modifications ne servent à prolonger indéfiniment le mandat de Gnassingbé, au pouvoir depuis 19 ans. Les premières réactions à cette adoption sont fortement teintées de frustration et d’indignation. Nathaniel Olympio, un des opposants, a vivement critiqué le parlement sur les réseaux sociaux, affirmant que les députés ont « trahi le peuple ». Il compare la situation togolaise à celle du Sénégal, louant ce dernier comme un modèle de démocratie, et incite les Togolais à continuer la lutte contre cette nouvelle constitution. Ces voix d’opposition espèrent voir une réaction significative lors des prochaines urnes pour remettre en question la légitimité de ce changement constitutionnel.

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Pour rappel, la réforme constitutionnelle introduit des modifications profondes, notamment en supprimant l’élection présidentielle au suffrage direct. Désormais, ce ne sont plus les citoyens mais les parlementaires qui choisiront le président de la République, pour un mandat de quatre ans. Ce changement est perçu par certains comme une manœuvre pour diminuer la participation directe des citoyens dans la sélection de leur chef d’État.

Le président du conseil des ministres, qui sera en réalité en charge du pouvoir, sera désigné par le parti majoritaire au Parlement. Ce poste, de facto le plus puissant du pays, sera donc calqué sur le mandat des députés et des sénateurs. Cette restructuration du pouvoir exécutif soulève des interrogations sur la balance des pouvoirs au Togo et surtout la mainmise de Faure Gnassingbé sur le pays.

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