Bénin: le politologue Mathias Hounkpè invite à la relecture du code électoral

Par beninwebtv  -  26 avril 2024 02:31

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Annoncé par le clergé catholique, le colloque autour du code électoral s’est ouvert ce jeudi 25 Avril 2024 au Palais des congrès de Cotonou. Au cours des travaux, le politologue Mathias Hounkpè a suggéré la relecture du code électoral.

Le politologue Mathias Hounkpè a exprimé la nécessité de réexaminer la loi N°2024-13 du 15 mars 2024, qui modifie et complète la loi N°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral. Cette suggestion a été soumise lors d’un colloque organisé par la Conférence épiscopale du Bénin, le jeudi 25 avril, au palais des congrès de Cotonou. Le thème de l’événement était « Les modifications du Code électoral au Bénin de 1990 à aujourd’hui : le Code électoral, le vivre-ensemble et la participation de tous à la construction de la Nation ».

En effet, présentant une communication dans le cadre du colloque organisé par l’Eglise catholique du Bénin, Mathias Hounkpè a ouvertement appelé à la relecture de la loi N°2024-13 du 15 mars 2024 modifiant et complétant la loi N°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral.

L’expert des questions électorales justifie cette exhortation en soulignant plusieurs incompréhensions contenues dans le code électoral qui devrait être utilisé pour les élections générales de 2026.

Mathias Hounkpè souligne d’abord que le seuil le plus élevé au monde pour une liste présentée par un parti est de 7%, citant la Turquie en exemple. Selon lui, le seuil d’éligibilité des partis aux élections législatives de 2019, qui était de 10% et est désormais de 20%, n’est pas seulement « unique » dans le monde mais aussi « restrictif ». Il se demande : « Qu’est-ce qui le rend unique par rapport au Bénin » pour prendre des mesures que « personne ne connaît nulle part »?

Le Politologue poursuit et aborde le deuxième paradoxe béninois. « Lorsque l’on compare avec d’autres pays, si l’on fixe un seuil et qu’on autorise les partis à se présenter aux élections en coalition, les critères sont plus stricts pour les partis faisant partie d’une coalition. Autrement dit, si je dis qu’un parti unique présentant une liste doit obtenir 10%, en offrant la possibilité de former une coalition, si vous êtes plusieurs partis, cela devient 15% ou 20%. Ici, c’est l’opposé », souligne-t-il.

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Mathias Hounkpè va plus loin et se penche sur les seuils d’éligibilité pour les partis et soulève une troisième question liée au taux de participation.

« La troisième question que je me pose, lors de la fixation des seuils, sur la base des chiffres que je connais, si l’on prend de 1992 à 2015, le taux de participation moyen aux élections législatives au Bénin est de 66%. Si l’on prend la moyenne entre 2019 et 2023, elle est de 32%. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que si vous allez aux élections en 2026 et que les citoyens décident de prendre la parole, le taux de participation que nous avons connu de 2019 à 2023 sera multiplié (…) Je ne sais pas qui peut anticiper le résultat qui pourrait en découler (…) Je ne sais pas pourquoi nous nous dirigeons vers ce chemin d’incertitude. Je ne comprends pas, » a-t-il poursuivi.

La relecture du code comme solution proposée

Lors de sa présentation, le Directeur du Programme de Gouvernance Politique et de Consolidation Démocratique de OSIWA a soulevé la question des « éventualités en termes de contrôle parlementaire et présidentiel » afin de recommander une révision du code électoral.

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« Évoquant « trois ou quatre cas possibles », sans entrer dans les détails, Mathias Hounkpè met en garde contre les incertitudes des résultats des élections et de la gestion du pays. »

Convaincu que les « politiciens » aiment « nous jouer », il croit que ce code électoral ne servira pas à l’organisation des élections générales de 2026.

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