Russie: cet allié des USA contraint d'accorder une dérogation, et pas des moindres!

Par lanouvelletribune  -  26 avril 2024 22:51

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Face à un dilemme industriel et économique majeur, le Canada a récemment accordé une dérogation significative permettant à des entreprises aérospatiales, comme Airbus et Bombardier, d’utiliser du titane russe dans leur production. Cette décision, révélée par la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, vise à soutenir les emplois au Canada tout en maintenant des sanctions contre la Russie. Toutefois, le gouvernement n’a pas précisé le nombre d’entreprises bénéficiant de cette mesure temporaire.

L’industrie aérospatiale canadienne, avec des géants comme Airbus qui emploie 4000 personnes et Bombardier avec plus de 11 500 employés au Québec et en Ontario, est un pilier économique clé. Cette dérogation, qui concerne notamment la production des avions commerciaux A220 à Mirabel et des hélicoptères à Fort Érié, a pour but de protéger ces installations stratégiques sans compromettre l’intégrité des sanctions internationales.

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Selon Reuters, cette exemption aidera Airbus à maintenir ses activités au Canada sans être affecté par l’interdiction d’importation visant VSMPO-AVISMA, le principal fournisseur de titane russe. Ce geste illustre la complexité des sanctions internationales, où le maintien de l’emploi local se heurte souvent aux impératifs géopolitiques.

En parallèle, Boeing, un autre géant de l’aéronautique, a choisi une voie différente. L’entreprise américaine a cessé d’utiliser du titane russe depuis mars 2022 et se tourne désormais vers d’autres fournisseurs aux États-Unis, au Japon, en Chine, et au Kazakhstan. Cette stratégie illustre une diversification des sources d’approvisionnement en réponse aux tensions internationales.

La mesure, bien que présentée comme limitée et temporaire, souligne la sévérité des sanctions canadiennes, notamment envers la Russie. Selon Mélanie Joly, cette exemption est strictement réglementée et ne s’appliquera qu’au secteur aérospatial, y compris le secteur militaire. Les entreprises bénéficiaires sont donc encouragées à chercher d’autres sources de titane, à l’instar de ce que fait déjà Boeing.

La décision canadienne n’est pas sans conséquences sur la scène internationale. Elle a provoqué des réactions, notamment de l’ambassadrice d’Ukraine à Ottawa, Yuliya Kovaliv, qui critique l’achat de titane russe, l’accusant de contribuer à la machine de guerre du Kremlin. Le Congrès ukrainien canadien a même appelé à un renforcement des sanctions, demandant un embargo total sur les produits russes, signe des tensions persistantes autour de cette question.

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