Dans l’après-midi du jeudi 23 avril, Idrissa Soumana Maïga, directeur du quotidien privé l’Enquêteur au Niger, a été appréhendé par des agents de la police judiciaire.

Il est accusé d’avoir porté atteinte à la sûreté de l’État et a été interrogé pendant de longues heures le vendredi 26 avril, selon son avocat. En effet, cette arrestation fait suite à la publication par son journal d’une information rapportant une supposée installation de dispositifs d’écoute par des agents russes sur des bâtiments officiels nigériens, information provenant du quotidien français Le Figaro.

Noël Yao, président de l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA), ainsi que plusieurs organisations de presse nigériennes, dénoncent cette détention comme une violation des règles régissant le secteur. Ils réclament tous sa libération. « L’UJPLA, explique Noël Yao, condamne fermement l’arrestation de notre collègue journaliste au Niger et demande qu’il soit libéré pour reprendre ses activités professionnelles. »

« L’information a été rapportée par Le Figaro », poursuit-il, « et dans notre métier, il existe le droit de réponse. Si une information est jugée incorrecte, il est essentiel que les autorités concernées, dans ce cas celles du Niger, puissent y répondre. » « Il existe des mécanismes de régulation de la presse, mais pas d’arrestation et de détention des journalistes. Un journaliste devrait travailler dans sa rédaction, pas en prison. L’UJPLA condamne cette criminalisation de la presse et demande un retour aux principes fondamentaux de la profession », conclut Noël Yao.