Bénin: les travailleurs haussent le ton

Par lanouvelletribune  -  28 avril 2024 22:55

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La marche contre la vie chère initiée par les centrales et confédérations syndicales au Bénin n’a pu avoir lieu ce samedi 27 avril 2024. Et pour cause, La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Des responsables syndicaux ont été arrêtés ainsi que d’autres militants, puis libérés dans la nuit. Mais dès leur sortie du commissariat, ils ont réaffirmé leur détermination à reprogrammer la marche. Par ailleurs, la confédération des syndicats des travailleurs du Bénin Cstb appelle à une autre marche pour le 1er mai.

La horde de policiers déversée dans les rues de Cotonou samedi dernier n’aura pas émoussé l’ardeur des marcheurs contres la cherté de la vie au Bénin. Les Béninois étaient en effet sortis nombreux à l’appel des organisations syndicales pour une manifestation contre le coût de la vie.

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Finalement, la marche n’aura pas lieu parce que dispersée par la police républicaine dont les éléments ont été déployés en grand nombre aux alentours de la Bourse du travail, lieu de rassemblement des manifestants et dans toute la ville de Cotonou. Même les citoyens qui allaient au sport ce samedi ont été empêchés par les forces de l’ordre qui disent avoir reçu des instructions selon lesquelles aucun regroupement ne devrait avoir lieu dans la capitale économique du Bénin.

« Je suis là parce qu’on a dit que c’est une marche contre la vie chère. Mais vous voyez des policiers en train de nous foncer dessus et tirant des lacrymogènes », a regretté Ariane Assilamehou, commerçante avant d’ajouter « depuis l’arrivée de Talon au pouvoir, il n’y a jamais eu une marche dans ce pays. Chaque fois, c’est la répression ». « Je suis heureux de la mobilisation des camarades. Nous sommes déterminés et engagés et la peur de la police ne peut pas avoir raison de nous. Les travailleurs au Bénin souffrent. Tout coûte cher et on brime les droits humains au quotidien. C’est triste ce que le pays est devenu sous Talon« , a affirmé Alban Kelomey, responsables d’un syndicat d’agents de santé.

Alors que les Secrétaires généraux Anselme Amoussou et Moudassirou Bassabi essayaient de trouver une autre issue pour dérouler leur programme, les entrées de la Bourse du travail étant coincées par les policiers, ils ont été interpelés ainsi que de nombreux militants et conduits au commissariat central de Cotonou. Plus tard Noël Chadaré de la Cosi Bénin sera lui aussi arrêté par la police pour rejoindre ses camarades. Mais après quelques heures et des menaces et appels d’organisations syndicales aussi bien béninoises qu’internationales, les manifestants arrêtés ont été libérés. « Si nos camarades ne sont pas libérés jusqu’à demain au plus tard nous allons mener une opération pays mort et déclencher de grèves sauvages », avaient averti les responsables d’organisations syndicales.

D’autres marches seront organiséesJuste après sa libération, le Secrétaire général de la Csa Bénin Anselme Amoussou a déclaré sur Bip radio que la marche sera reprogrammée. Dans le rang des travailleurs, les intentions sont plus que claires. « Nous sommes plus que déterminés à avancer. Et nous marcheront en réponse à tous les appels des responsables syndicaux », a déclaré un militant syndical de la Cgtb. Déjà le 1er mai, le Secrétaire général de la Cstb Kassa Mampo appelle les travailleurs à sortir massivement pour une autre marche en attendant celle qui sera reprogrammée par les organisateurs de la marche de ce 27 avril. On dirait que la répression de cette marche a galvanisé les acteurs sociaux au lieu de les décourager.

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