Ukraine : un député de la Rada estime «absolument possible» que Kiev demande l’envoi de troupes occidentales

Par RT France  -  4 mai 2024 23:21

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Interrogé sur LCI quant à la possibilité que Kiev puisse demander «aux Français et aux Européens» l’envoi de troupes si l’armée russe poursuivait son avancée, le député ukrainien Oleksy Gontcharenko a répondu par l’affirmative.

«Si l'Ukraine ne peut pas arrêter seule Poutine sans le soutien européen, c'est absolument possible que nous demandions et je pense que l’Europe doit le faire», a déclaré ce 4 mai cet élu de Solidarité européenne, parti de Pétro Porochenko, ajoutant espérer que «ce scénario ne se réalisera pas».

Dans une interview à The Economist publiée le 2 mai, Emmanuel Macron a réaffirmé ses propos du 26 février quant au fait qu’il n’excluait pas un envoi de troupes en Ukraine. «Nous ne devons rien exclure parce que notre objectif est que la Russie ne puisse jamais gagner en Ukraine», avait déclaré le président français.

«Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui –, on devrait légitimement se poser la question», avait-il ajouté.

Une «escalade dangereuse», estime David Cameron

Des déclarations que le Kremlin avait estimé «très dangereuses». Même du côté des Occidentaux, cette nouvelle sortie du chef de l’exécutif tricolore a provoqué une levée de boucliers.

Le chef de la diplomatie britannique David Cameron, qui venait pourtant de donner son blanc sein à Kiev pour des frappes en Russie à l’aide d’armes fournies par Londres, a qualifié le 3 mai d’«escalade dangereuse» l’envoi de troupes de l’OTAN en Ukraine. «Je ne pense pas qu'il soit approprié que des soldats de l'OTAN tuent des soldats russes», a-t-il déclaré à la chaine britannique Sky News depuis Lvov.

Même son de cloche de son homologue hongrois, Peter Szijjarto. «Si un membre de l’OTAN engage des troupes au sol, ce sera une confrontation directe OTAN-Russie et il s'agira alors de la IIIe Guerre mondiale», a déclaré dès le 2 mai le ministre hongrois, sur la chaîne de télévision française LCI.

«Nous avons toujours exclu une intervention directe de nos militaires dans le conflit», a pour sa part déclaré le ministre italien de la Défense Guido Crosetto dans une interview au Corriere della Sera. «Je ne juge pas un président d'un pays ami comme la France, mais je ne comprends pas le but et l'utilité de ces déclarations qui font objectivement monter la tension», a ajouté le ministre italien.