Togo: sans surprise, Faure Gnassingbé devrait rester au pouvoir... et pour longtemps!

Par lanouvelletribune  -  5 mai 2024 15:25

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Au Togo, la victoire écrasante de l’Union pour la République (Unir) aux élections législatives, où le parti du président Faure Gnassingbé a remporté 108 des 113 sièges, semble prédire une présidence prolongée pour l’actuel chef d’État. Cette majorité écrasante au parlement, combinée à la récente réforme constitutionnelle, positionne Gnassingbé au cœur du pouvoir politique du pays pour une période potentiellement indéfinie.

La modification de la Constitution, qui transforme le poste de président en une figure principalement honorifique et met le pouvoir réel entre les mains du président du Conseil des ministres — issus du parti majoritaire à l’Assemblée — favorise incontestablement le maintien de Gnassingbé à la tête de l’État. Cette restructuration a été critiquée tant au niveau national qu’international comme une stratégie pour contourner les limites de mandats présidentiels, permettant ainsi à Gnassingbé de continuer à régner au-delà des termes traditionnels.

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Face à cette situation, l’opposition togolaise, sous la voix de Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, appelle à une mobilisation généralisée pour contester les résultats et le processus électoral, jugés frauduleux. Olympio critique sévèrement la validation internationale du scrutin, soulignant le déploiement insuffisant d’observateurs et la fermeture des espaces démocratiques dans le pays. Il exhorte les citoyens à se rassembler pour mettre fin à ce qu’il considère comme un régime autoritaire.

Cette dynamique soulève des questions sur la stabilité future du Togo. Alors que le parti au pouvoir jouit d’une autorité renforcée, le mécontentement et la frustration s’accumulent chez les opposants et une partie de la population. Cette dichotomie entre le contrôle gouvernemental et le désir populaire d’un changement politique pourrait, à terme, engendrer une instabilité significative.

Les bénéfices immédiats pour Faure Gnassingbé sont clairs : un contrôle renforcé du gouvernement, une capacité accrue à influencer la politique sans opposition significative, et la perspective de prolonger son influence au-delà des limites traditionnelles. Cependant, ce renforcement du pouvoir risque de se confronter à des défis de légitimité et à une résistance croissante de la part de ceux qui voient dans ces changements une régression démocratique.

La situation actuelle pose donc un dilemme crucial : la stabilité politique à court terme garantie par un pouvoir centralisé est-elle durable face aux tensions internes et à l’appel à plus de démocratie? Seul l’avenir dira si le Togo parviendra à trouver un équilibre entre la gouvernance autoritaire et les aspirations démocratiques de sa population.

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