Au début de la semaine, le Pakistan a été marqué par des manifestations de grande ampleur, qui ont donné lieu à une répression violente, rapporte RFI.
Près de 1 000 personnes ont été arrêtées, tandis que des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont fait plusieurs morts. Ces rassemblements, qui exigeaient la libération de l’ex-Premier ministre Imran Khan, se sont transformés en émeutes urbaines, particulièrement à Islamabad.
Les tensions ont atteint leur paroxysme à D-Chowk, un lieu emblématique de la contestation dans la capitale. Depuis son arrestation en mai 2023, Imran Khan, ancien Premier ministre et chef du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), conserve une forte base de soutien. Depuis sa cellule, il a appelé ses partisans à descendre dans les rues pour exiger sa libération. Son parti avait remporté les élections législatives en février malgré des interdictions pesant sur ses candidats.
Dimanche 24 novembre, une marche de protestation a débuté à Peshawar, dirigée par Bushra Bibi, épouse de l’ex-Premier ministre. Arrivés à Islamabad le mardi suivant, les manifestants ont été confrontés à un dispositif sécuritaire impressionnant. La capitale était verrouillée par des conteneurs et 20 000 membres des forces de l’ordre étaient déployés. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, tandis que des manifestants répliquaient avec des pierres et des bâtons. Les forces de sécurité ont finalement repoussé les protestataires dans la nuit de mardi à mercredi.
Cette escalade politique survit dans un pays déjà en proie à une crise économique profonde. Avec un taux de chômage des jeunes augmentant à 11 % et une pauvreté touchant près de 40 % de la population, le mécontentement social s’intensifie. La fiscalité basse et une dette publique élevée complique encore les efforts pour stabiliser la situation.