Les habitants du pays du Cèdre ont découvert, médusés, que l'aviation israélienne avait une fois de plus frappé leur patrimoine historique et religieux. Des clichés du mausolée de Shamoun al-Safa détruits ont fait le tour de la toile le 29 novembre.
Israël a détruit le mausolée de Simon Pierre, apôtre du Christ, dans le village de Shama au sud du Liban.Tristesse et colère…pic.twitter.com/eljKBPMWMr
— Claude El Khal (@claudeelkhal) November 28, 2024
Le 15 novembre, après avoir envahi le village de Shamaa, dans le sud du pays, les forces d’occupation ont directement ciblé à l’explosif le sanctuaire de Shimon (le prophète Shamoun al-Safa), également connu sous le nom de sanctuaire de Saint-Pierre. Il s’agit d’un site chéri à la fois par les chiites et les chrétiens : les seconds croient que le saint y est enterré alors que les premiers ont construit divers sites pour honorer l’imam Mahdi.
L'Unesco vient en aide au Liban
Ce sanctuaire était un haut lieu du tourisme religieux : la lignée du prophète Shamoun al-Safa remonte au prophète Suleiman bin David ; il était un disciple, fils de Hammun, et sa mère était la sœur du prophète Imran, le père de la Vierge Marie. La destruction de ce site a été perçue comme une attaque directe contre le patrimoine culturel et spirituel du Liban.
Dans sa lutte contre le Hezbollah, l'armée israélienne a également ciblé d'autres sites d'exception, comme la ville de Baalbek, celle de Tyr mais également ceux de la ville de Nabatiyé, dans le sud du pays.
Le 18 novembre, une réunion d'urgence a eu lieu au siège l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) à Paris afin de prendre des mesures visant à protéger le patrimoine historique du pays du Cèdre.
«Le Comité de l'Unesco pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé a décidé d'accorder une protection renforcée provisoire à 34 biens culturels au Liban et d'accorder une assistance financière internationale pour soutenir la mise en œuvre de mesures d'urgence pour le patrimoine», indique le communiqué de l'organisation onusienne.
«Ces 34 biens culturels bénéficient désormais du plus haut niveau d'immunité contre les attaques et l'utilisation à des fins militaires», précise encore le document.