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Malgré les nombreuses actions menées pour promouvoir la femme, les résultats obtenus restent encore insuffisants. Dans le souci permanent de contribuer à l’épanouissement de la société, à son évolution intellectuelle et scientifique, les femmes universitaires ont décidé de se constituer en une association dénommée ‘’AFEFRS-Bénin’’. Cette association a pour mission de travailler pour la promotion des filles et des femmes en général et celles des universités en particulier à travers l’animation de la vie socioprofessionnelle. A travers cet entretien, la présidente de l’AFEFRS-Bénin, Professeure Monique OUASSA KOUARO dévoile les opportunités qu’elle offre aux filles et aux femmes.
L’Evènement Précis : Professeure Monique OUASSA KOUARO, vous êtes la présidente de l’AFEFRS-Bénin. Pouvez-vous nous en dire davantage sur les principales actions à mener et l’opportunité qu’offre l’AFEFRS-Bénin ?
Prof. Monique OUASSA KOUARO : Notre association s’appelle AFFEFRES (Association des Femmes pour l’Education la Formation et la Recherche Scientifiques) au Bénin créée en 2010. Donc, on encourage les femmes à embrasser les carrières dans le domaine de la science. Le nombre de femmes dans les domaines scientifiques au Bénin est trop faible. Pour combler le gap et finir cette disparité, le 11 février dernier, nous avons mené une activité de renforcement de capacités des femmes en collaboration avec l’ONG SOS Biodiversity. Dans le mois de mars, nous serions à l’Université de Parakou pour encourager les femmes à libérer leur potentiel. Nous aurons aussi des activités à l’intérieur du pays. Nous irons à la base dans les lycées et collèges à encourager les filles à libérer leur potentiel en sciences physiques, en biologie et en mathématique. Notre objectif, c’est de promouvoir les talents féminins.
Le 11 février dernier, c’était les femmes scientifiques ou les élèves également ?
C’était les femmes scientifiques. Occasion de dévoiler l’association qui vient en appui aux filles dans les collèges et lycées et valorisent les femmes. C’était pour les inviter à embrasser les carrières scientifiques. Le taux des femmes dans ce domaine est trop faible. C’est entre 10 à 20%. Ça dépend de la filière. Vous ne pouvez pas chercher un ingénieur et trouver des femmes. Nous voulons leur éduquer que leur place se situe aussi dans les sciences. On peut faire carrière dans les sciences et s’épanouir. La science a besoin des femmes.
Mais, on a comme impression qu’au Benin ou dans les universités, on est dans la théorie avec la science. Ce qui fait qu’on dit que les universités ne produisent pas. En tant que présidente de cette association qui encourage les femmes à aller vers la science, comment est-ce que vous répondez ?
Au-délà de la théorie qu’il y a, les scientifiques font beaucoup de recherches et puis ça, vous ne voyez pas. Vous voyez la bouillie ‘’Akouli’’, c’est nos collègues de la FSA qui ont inventé le procédé par exemple. Donc on peut voir vraiment l’aliment en sachet, bien préparé et conservé dans de meilleures conditions. Donc, c’est les recherches scientifiques qui ont permis de trouver ces procédés pour transformer l’aliment. Pendant la Covid-19, nous avons des étudiants à l’Université d’Abomey-Calavi et des enseignants qui ont procédé à un système de lavage de mains pour prémunir contre cette maladie. Nous avons des startups qui sont installés. Vous voyez tout ce qui se fait à Dangbo ? Il y a aussi le prix de mathématique, c’est les filles qui remportent ce prix. Il y a la biosécurité. Les gens ne voient pas. Par exemple pour améliorer la génétique du lapin, il y a un projet.
C’est donc de l’investissement ? Y-a-t-il des possibilités pour celles qui n’ont pas les moyens ?
Oui, c’est ça. Il y a des possibilités qui sont en place. Par exemple dans les laboratoires de recherche. Quand elles sont dans les laboratoires de recherche, on leur apprend à monter le projet de recherche, comment elles peuvent monter un projet pour que le partenaire ou une université partenaire puisse vraiment être approché et vraiment sélectionner leur dossier. Il y a le projet SWEDD qui a offert 80 bourses ces trois dernières années pour les filles vulnérables dans toutes les formations en mathématiques, en sciences, en physique et dans les sciences humaines. C’est grâce cette association qu’elles ont pu saisir toutes ces opportunités.
Comment on peut adhérer à l’association ? Est-ce qu’il faut être d’abord enseignant-chercheur ?
Déjà dans l’association, les mastorantes et les doctorantes sont acceptés pour déjà les encourager à avoir cette expérience. Il y a des femmes chercheures, certaines sont enseignantes-chercheures dans des universités publiques.
Quelles sont les activités que vous projetez dans le cadre de la journée internationale des droits de la femme ?
Il y aura certainement des activités. Cette année, le thème c’est : « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Nous allons par exemple renforcer les capacités d’une centaine de filles en les aidant à monter des micro-projets pour s’investir dans la vie entrepreneuriale parce que quand elles finissent les études, il faut qu’elles puissent s’installer à leur propre compte pour entreprendre. Pour leur autonomisation, elles sont dans le devoir d’être dans une situation socio-professionnelle. Il faut qu’elles se forment à s’auto-employer ce qu’on sait su bien faire à l’université et qui ne suffit plus aujourd’hui. On peut avoir emploi dans les bureaux, mais il faut les former à s’auto-employer.
Est-ce que l’association est en partenariat avec des organisations internationales qui investissent dans la promotion des filles et des femmes ?
Oui. Il y a cinq ans, nous avons mené un projet avec les Pays-Bas. Après, il y a aussi un projet avec la Banque Mondiale via le CEFORP. Même le ministère de l’enseignement supérieur est notre partenaire
Si les femmes adhèrent à l’association, est-ce qu’il y a une manière de les valoriser ? C’est-à-dire valoriser leur innovation ?
Oui, il y a une manière. Grâce à leur startup, elles s’organisent avec d’autres jeunes entrepreneurs et tout ce qu’ils produisent partent à la rencontre du grand public. Et quelques fois pour avoir des ressources. L’Université les récompense également. Il y a des prix d’innovation que le ministère met à la disposition. Il y a des collègues qui reçoivent des prix à l’international.
Est-ce que les étudiantes des autres universités s’investissent dans l’association ?
Bien sûr. Toutes les universités publiques sont dans l’association. La vice-présidente par exemple est de l’Université nationale d’Agriculture à Porto-Novo, la trésorière est à l’Université de Parakou, la Chargée de Communication est à l’Ecole Polytechnique de Lokossa.
Avez-vous un appel pour clore cet entretenir ?
L’appel va être lancé aux parents puisque c’est eux qui paient la scolarité de leurs enfants qui sont nos étudiants. Et en tant qu’enseignant nous allons exhorter les parents à encourager leurs filles à embrasser les domaines scientifiques. Que l’Etat donne plus de financement pour valoriser l’innover afin de réveiller le potentiel des filles. Qu’elles embrassent les carrières de journalisme, d’ingénieur etc. Vous voyez l’Intelligence Artificielle et surtout les filières techniques et technologiques qui ont de l’avenir.
Réalisation : Alban TCHALLA