
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé une vive inquiétude face à l’apparition d’une « maladie inconnue » en République démocratique du Congo (RDC), ayant causé 53 décès en moins d’un mois. Selon un bulletin publié le 16 février, cette pathologie représente « une menace importante pour la santé publique » et laisse craindre l’émergence « d’un agent infectieux ou toxique grave ».
Depuis mi-janvier 2025, plus de 400 cas ont été enregistrés, avec une progression alarmante et près de la moitié des décès survenant dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes. Les premières analyses menées par l’Institut national de recherche biomédicale de Kinshasa ont permis d’écarter les virus Ebola et Marburg.
Des investigations supplémentaires sont en cours pour déterminer s’il pourrait s’agir de paludisme, d’intoxication alimentaire, de méningite ou d’autres fièvres hémorragiques virales. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les infrastructures sanitaires du pays peinent à gérer l’afflux de patients, comme le souligne l’agence des Nations unies.
Deux foyers épidémiques distincts
Le premier foyer est apparu dans le village de Boloko entre le 10 et le 13 janvier, lorsque trois enfants de moins de cinq ans sont tombés malades après avoir consommé une « carcasse de chauve-souris« . Ils ont développé de la fièvre, des maux de tête, de la diarrhée, une fatigue intense et des symptômes de « fièvre hémorragique » avant de succomber.
Un deuxième foyer, bien plus important, s’est déclaré le 9 février dans le village de Bomate, situé à plus de 350 kilomètres de Boloko. En l’espace de six jours seulement, 419 cas y ont été détectés et 45 personnes sont décédées. Selon Serge Ngalebato, directeur médical de l’hôpital de Bikoro, ce qui est « vraiment inquiétant » est la rapidité avec laquelle la maladie emporte les patients.
Un système de santé déjà fragilisé
La République démocratique du Congo, confrontée ces dernières années à de multiples épidémies comme la typhoïde, le paludisme et plus récemment le Mpox, voit sa situation sanitaire davantage détériorée par ce nouveau défi. Ce vaste pays d’Afrique centrale fait également face à une grave crise humanitaire en raison du conflit armé sévissant dans l’est de son territoire, qui a déjà coûté la vie à « plus de 7.000 personnes » selon sa Première ministre.