Fortunes : voici comment ce milliardaire gère ses sociétés

Par lanouvelletribune  -  10 mai 2025 20:25

Image placeholder

Il y a vingt ans, Mark Zuckerberg lançait Facebook depuis une chambre d’étudiant à Harvard, un projet initialement conçu pour connecter les étudiants entre eux. Ce réseau social, parti d’une simple idée, est devenu un empire technologique qui s’étend aujourd’hui bien au-delà de la messagerie entre amis. En bâtissant Meta, Zuckerberg n’a pas seulement créé un géant du numérique : il a redéfini la manière dont les grandes entreprises peuvent être dirigées dans un monde en constante mutation. Son approche de la gestion s’écarte des modèles classiques pour épouser une structure agile, presque militaire dans son exécution, mais flexible dans son organisation. Et c’est justement cette alchimie, entre contrôle stratégique et autonomie opérationnelle, qui éclaire la manière dont le milliardaire pilote ses sociétés.

Une philosophie du travail guidée par l’efficacité, pas le formalisme

Mark Zuckerberg préfère une organisation allégée, où la communication va à l’essentiel. Plutôt que de s’imposer un agenda saturé de réunions, il opte pour une méthode bien plus souple : il laisse du temps libre dans son emploi du temps pour rester disponible au bon moment. Il ne tient pas de rendez-vous individuels planifiés avec les personnes qui lui rapportent directement. Cela ne signifie pas qu’il est distant ou inactif, bien au contraire : il parle avec ses collaborateurs dès qu’une décision importante se profile ou que des questions stratégiques doivent être tranchées. Il admet d’ailleurs discuter plus souvent avec eux que certains ne le souhaiteraient.

Publicité

Cette manière de fonctionner repose sur une exigence claire : chaque haut responsable qui le côtoie doit savoir se prendre en main sans encadrement constant. Plutôt que de contrôler chacun de leurs faits et gestes, Zuckerberg exige de ses directeurs qu’ils incarnent une forme d’indépendance disciplinée. Ce mode de gestion, loin du formalisme administratif, favorise une exécution rapide et précise des décisions.

Une structure de commandement compacte et décentralisée

Pour concrétiser cette philosophie, Zuckerberg s’entoure d’un cercle resserré de 25 à 30 dirigeants. Ce petit groupe forme ce qu’il appelle une « armée centrale », à laquelle il délègue les principales opérations. Leur mission : être capables d’intervenir sur n’importe quelle problématique critique au sein de Meta, quel que soit le secteur concerné. Ensemble, ils forment un noyau dur très connecté, partageant en temps réel les informations et les contextes essentiels à leurs prises de décision. Il veille personnellement à maintenir cette cohésion en consacrant du temps à tisser des liens entre eux et à les garder alignés sur la direction générale.

Deux réunions rythment leurs échanges hebdomadaires : l’une, à visée stratégique, permet de prendre du recul et d’analyser les priorités de long terme ; l’autre, plus opérationnelle, fait le point sur l’avancement et les urgences de la semaine. Ces points de coordination donnent à chacun les moyens d’agir vite, sans attendre de validation constante.

Des divisions comme des mini-startups

L’organisation interne de Meta reflète cette logique de responsabilité distribuée. L’entreprise est fragmentée en une quinzaine de divisions autonomes, allant des plateformes historiques comme Facebook et Instagram aux pôles d’innovation autour de la réalité augmentée, de la réalité virtuelle ou encore de l’intelligence artificielle. Chacune de ces entités fonctionne à la manière d’une startup intégrée, avec ses propres objectifs, sa culture d’équipe, et une grande liberté d’action.

Publicité

Le découpage est également fonctionnel. Les divisions produits sont pilotées par Chris Cox, figure emblématique du développement des applications grand public. Les opérations transversales, quant à elles, relèvent de Javier Olivan. Enfin, tout ce qui touche à la recherche avancée — de l’IA aux environnements immersifs — est entre les mains d’Andrew Bosworth, directeur technologique du groupe. Ce modèle permet d’aligner chaque pôle sur des objectifs clairs tout en préservant leur agilité.

En donnant à chaque responsable un périmètre clair et de l’autonomie, Zuckerberg évite l’effet paquebot souvent reproché aux grands groupes. Meta devient ainsi une constellation de cellules agiles, capables d’expérimenter vite, de s’adapter aux marchés et de pivoter lorsque nécessaire. Cette configuration hybride, entre discipline collective et liberté individuelle, lui offre une réactivité rare à cette échelle.