
Le groupe des BRICS s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa stratégie économique. Une plateforme d’investissement innovante, portée principalement par la Chine et la Russie, est en préparation. Son objectif est de soutenir les pays émergents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine tout en s’émancipant des circuits financiers dominés par les institutions occidentales.
Selon plusieurs sources proches du dossier, cette future plateforme offrira un appui financier aux économies en développement en dehors des canaux traditionnels. Elle pourrait notamment se positionner comme une alternative à la Banque mondiale ou au FMI, en promouvant une coopération Sud-Sud plus équitable et centrée sur les besoins locaux.
Cette initiative intervient dans un contexte de remise en question croissante du rôle central joué par le dollar dans les échanges internationaux. Pour les BRICS, il s’agit de bâtir un modèle parallèle capable de répondre aux ambitions économiques des pays en développement, souvent confrontés à des conditions de financement jugées trop contraignantes.
Au-delà du soutien aux membres du groupe, la plateforme vise un public plus large. Elle pourrait financer des projets dans des pays non membres, à condition qu’ils partagent des priorités économiques similaires. L’idée est de proposer un accompagnement adapté aux réalités des économies du Sud, avec un accent mis sur l’infrastructure, l’énergie, le numérique et l’agriculture.
Cette approche, moins standardisée que celle des institutions financières classiques, permettrait une flexibilité plus grande et une meilleure réactivité face aux urgences locales. Pour les promoteurs du projet, il s’agit aussi d’une réponse aux déséquilibres perçus dans le système financier mondial. Cette démarche s’inscrit dans la volonté des BRICS de renforcer leur poids dans les instances internationales et d’influencer l’ordre économique global. En construisant une alternative crédible, le bloc espère attirer des États désireux de diversifier leurs partenariats financiers et de réduire leur dépendance à l’égard de l’Occident.