
Les tensions entre l’Algérie et le Maroc ne se limitent pas aux sphères diplomatiques. Depuis plusieurs décennies, les deux pays se livrent une bataille d’influence qui se reflète jusque dans les stades. Les compétitions sportives ont souvent été le théâtre de crispations : matchs sous haute surveillance, accusations réciproques et parfois même boycotts officiels. Le moindre incident prend rapidement une dimension symbolique, nourrissant des débats passionnés dans les médias et sur les réseaux sociaux. C’est dans ce climat que s’est produite une nouvelle controverse, cette fois autour d’un retard lors de la diffusion de l’hymne national algérien, lors d’un match décisif de qualification pour le Mondial 2026.
Une querelle d’hymne qui vire à la polémique
Avant la rencontre entre l’Algérie et la Guinée, délocalisée à Casablanca, la diffusion tardive de l’hymne national algérien a été perçue par certains comme un affront. Plusieurs médias algériens ont rapidement pointé du doigt le Maroc, accusé d’avoir manqué de respect au pays voisin. Cependant, selon le média Rue20 le royaume chérifien s’est uniquement chargé de mettre à disposition ses infrastructures, notamment le stade Mohammed V, ainsi que des facilités logistiques pour accueillir l’événement.
En réalité, la gestion des cérémonies officielles, y compris la diffusion des hymnes, ne relève pas du pays hôte mais de la Confédération africaine de football (CAF). Les règlements sont explicites : la CAF supervise intégralement le protocole, de la programmation à la cérémonie d’ouverture. Dans ce cas précis, le Maroc n’a eu aucune marge de manœuvre sur le déroulement de la séquence controversée.
Quand le sport devient un amplificateur politique
Cet épisode illustre une fois de plus comment les rivalités historiques entre Rabat et Alger peuvent transformer un incident technique en affaire sensible. Dans un environnement où chaque geste est scruté, le moindre accroc est interprété à travers le prisme des tensions persistantes. Ce n’est pas la première fois qu’un événement sportif sert de catalyseur à des débats plus larges sur la reconnaissance, l’influence régionale et la souveraineté.
Au-delà du football, cette polémique rappelle que les compétitions internationales sont rarement de simples rendez-vous sportifs. Elles deviennent souvent des arènes où se rejouent des antagonismes anciens. Ici, une simple erreur a suffi pour rallumer la flamme des suspicions et alimenter les clivages.