
La Chine a bouleversé le marché automobile mondial en moins d’une décennie. En concentrant ses efforts sur les véhicules électriques, elle a créé un écosystème complet : des infrastructures de recharge ultra-rapides, des aides financières aux acheteurs et une chaîne de production de batteries performante. Des constructeurs comme BYD, qui vend désormais plus de voitures électriques que l’ensemble des industriels européens réunis, montrent la rapidité et l’efficacité de cette stratégie. Résultat : les voitures électriques y dépassent désormais les ventes de modèles thermiques, et l’industrie chinoise devient un modèle que les concurrents étrangers peinent à suivre.
L’Europe face à l’urgence de la transition
Les constructeurs européens observent cette progression avec inquiétude. La fin programmée des moteurs à essence et diesel en 2035 pourrait provoquer un effet de bascule : une flambée d’achats de véhicules thermiques avant l’interdiction, suivie d’une chute rapide des ventes. Pour l’instant, les modèles hybrides et hybrides rechargeables captent près de la moitié du marché européen, tandis que les voitures 100 % électriques ne représentent qu’une fraction. Dans une lettre adressée à la Commission européenne fin août, les associations professionnelles européennes, comme l’ACEA et Clepa, soulignent que des objectifs trop stricts risquent de déstabiliser l’industrie, déjà sous pression face aux géants asiatiques.
S’inspirer de Pékin pour préserver l’industrie
La stratégie chinoise consiste à encourager plusieurs technologies simultanément, plutôt que d’imposer uniquement l’électrique. En combinant véhicules électriques et hybrides, la Chine maintient la demande, stimule l’innovation et limite les risques économiques. Pour les constructeurs du Vieux Continent, adopter une approche comparable pourrait réduire l’impact de la transition énergétique tout en préservant l’emploi et les savoir-faire. Ignorer cette leçon risquerait de laisser l’Europe à la traîne face à un marché mondial désormais dominé par l’Asie.