
Le préfet de Diourbel, Abdou Khadir Diop, a tiré la sonnette d’alarme vendredi 12 septembre face à l’envahissement progressif de plusieurs quartiers de la ville par les eaux de pluie. Les bassins de rétention, arrivés à saturation, débordent désormais, posant un risque immédiat pour les populations. Les autorités locales et les services techniques travaillent à la mise en place d’un plan d’urgence, mais les moyens de pompage restent jugés insuffisants.
Une région sous pression hydrique
Réunis autour du gouverneur Ibrahima Fall, les responsables administratifs, l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) et les sapeurs-pompiers de Diourbel et Touba ont examiné différentes solutions. Le préfet a proposé la création d’un nouveau bassin près de la station de l’ONAS à Keur Cheikh et l’élargissement de celui de Ndargoundaw, pour soulager des quartiers comme Pikine particulièrement affectés. Il a également plaidé pour la mise à disposition de tuyaux supplémentaires et un renforcement du parc de camions hydrocureurs, afin de réduire la pression sur les zones inondées.
Alors qu’à Dakar et dans plusieurs autres localités, les derniers bulletins officiels du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement faisaient état d’une relative maîtrise de la situation après les pluies du 9 septembre, Touba a connu le 11 septembre des débordements similaires dans les bassins de Keur Niang et Nguélémou. L’épisode de Diourbel montre ainsi que les infrastructures mises en place ne répondent pas de manière uniforme aux réalités de chaque territoire.
Anticiper pour éviter la rupture
La menace d’une rupture au niveau de Kabou Souf illustre les fragilités d’un dispositif déjà sous tension. Si des efforts notables ont été faits ces dernières années pour améliorer la résilience face aux inondations, le débordement actuel rappelle que les ouvrages existants doivent être adaptés à la variabilité croissante des pluies. Pour les habitants de Diourbel, les solutions proposées devront être mises en œuvre rapidement, faute de quoi la ville risque de voir ses quartiers les plus vulnérables encore plus exposés.
Ce nouvel épisode interroge sur la capacité du pays à concilier les investissements en infrastructures avec une gestion proactive des eaux pluviales. Plus qu’un problème conjoncturel, il s’agit d’un défi structurel qui appelle des réponses durables pour éviter que chaque saison des pluies ne devienne une épreuve pour les populations.