L’Afrique face au risque croissant de mortalité liée aux feux de végétation

Par lanouvelletribune  -  20 septembre 2025 16:46

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Une série d’études internationales souligne que l’Afrique pourrait être le continent le plus exposé aux décès liés aux feux de végétation. La progression de ces phénomènes est associée à l’intensification du changement climatique. Les populations rurales et urbaines sont concernées, avec des impacts sanitaires documentés. Les projections évoquent une hausse notable de la mortalité d’ici la fin du siècle, selon différents scénarios climatiques. L’enjeu est désormais d’évaluer les capacités d’adaptation dans des pays aux ressources limitées.

Des projections préoccupantes pour la santé publique

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Les travaux publiés récemment montrent une augmentation rapide de l’exposition humaine aux feux de végétation. Selon les chercheurs, le nombre de personnes touchées par ces incendies a progressé de 40 % au cours des deux premières décennies du XXIᵉ siècle. La part la plus importante de cette hausse se concentre en Afrique, où près de 85 % des expositions ont été enregistrées. Ce constat soulève la question de l’impact sanitaire, en particulier des fumées chargées de particules fines et de gaz toxiques, qui peuvent provoquer des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Plusieurs organisations estiment que ces pollutions pourraient être responsables de centaines de milliers de décès prématurés chaque année.

Les projections réalisées à partir de scénarios climatiques laissent envisager une aggravation de la situation. L’élévation des températures, l’allongement des saisons sèches et la multiplication des périodes de sécheresse créent des conditions favorables à la propagation des incendies. Dans certaines régions, les modèles évoquent une possible multiplication par 11 des décès liés aux feux d’ici la fin du siècle. Ce type de données, régulièrement repris dans des rapports internationaux, alimente les discussions sur l’urgence d’adapter les politiques de gestion des terres et de prévention des risques.

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Un continent riche en végétation sous pression

L’Afrique se distingue par une biodiversité exceptionnelle et une végétation variée qui couvre de vastes zones. Des forêts denses d’Afrique centrale aux savanes du Sahel, ces écosystèmes constituent des ressources vitales pour des millions de personnes, qu’il s’agisse d’alimentation, de bois de chauffe ou de services environnementaux. Cette richesse naturelle joue aussi un rôle déterminant dans la régulation climatique et dans la séquestration du carbone. Toutefois, la fréquence accrue des feux fragilise ces milieux et entraîne des pertes écologiques durables. Les conséquences économiques sont également notables : destruction des cultures, baisse de productivité agricole et atteintes aux filières forestières. Ce rappel contextuel permet de comprendre pourquoi l’enjeu dépasse la seule dimension sanitaire pour s’inscrire dans des débats économiques et géopolitiques.

Les systèmes de santé de plusieurs pays africains sont déjà confrontés à des défis majeurs. L’adaptation aux feux de végétation nécessite des moyens financiers, des campagnes de sensibilisation et une meilleure coordination régionale. Des initiatives de recherche mettent en avant la nécessité de renforcer les infrastructures hospitalières et de développer des systèmes d’alerte précoce. Certains projets pilotes proposent également de valoriser les données satellitaires afin de mieux anticiper la propagation des incendies. Ces pistes pourraient faire l’objet de coopérations renforcées entre institutions locales et partenaires internationaux, comme le suggèrent plusieurs études accessibles dans des rapports spécialisés.

L’évolution des feux de végétation en Afrique reste donc un indicateur central pour mesurer les effets du changement climatique et la capacité des sociétés à y faire face.