Sénégal : 23 ans après le Joola, une frustration qui se pérennise

Par lanouvelletribune  -  26 septembre 2025 09:15

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Le 26 septembre 2002, le naufrage du bateau Le Joola faisait officiellement plus de 1 800 victimes, marquant l’une des plus grandes catastrophes maritimes civiles de l’histoire. Vingt-trois ans plus tard, le souvenir reste douloureux et les familles continuent de réclamer vérité et justice. À Ziguinchor, des commémorations rassemblent ce 26 septembre 2025 familles endeuillées, autorités et citoyens. Les revendications, notamment le renflouement de l’épave et la réouverture d’un procès, demeurent d’actualité.

Une mémoire vivante et des revendications persistantes

À Ziguinchor, point de départ du navire le 26 septembre 2002, les cérémonies du 23e anniversaire sont placées sous le thème « 23 ans après le Joola, l’urgence du souvenir, l’impératif du changement de comportement ». Les familles mobilisées depuis plusieurs jours réaffirment leurs exigences : renflouer l’épave pour offrir un lieu de mémoire tangible et obtenir enfin la tenue d’un procès équitable.

La catastrophe a profondément marqué la Casamance, région la plus touchée par le drame. Des étudiants, des commerçants, des militaires, mais aussi des familles entières ont péri, laissant derrière eux des centaines d’orphelins et de survivants traumatisés. Chaque année, la commémoration est l’occasion de rappeler que le naufrage du Joola n’a pas seulement été une tragédie humaine mais aussi une faille institutionnelle, dont les conséquences se font encore sentir sur la confiance entre citoyens et autorités.

Une justice attendue depuis deux décennies

Dès les premières semaines ayant suivi le naufrage, des voix se sont élevées pour demander des comptes. Une enquête judiciaire avait été ouverte mais s’était conclue par un non-lieu. Le capitaine du navire, mort dans l’accident, fut désigné comme principal responsable, tandis que les responsabilités administratives ou mêmes logistiques ne furent jamais établies. Ce dénouement a alimenté un sentiment d’injustice chez les familles, qui considèrent que la vérité n’a jamais été pleinement dite.

Vingt-trois ans après, la frustration reste vive. Les proches des disparus réclament que la mémoire des victimes soit honorée à travers des gestes concrets, notamment par la construction d’un mémorial national et par une reconnaissance officielle du 26 septembre comme journée de souvenir. Ces revendications, régulièrement relayées par les associations, traduisent une volonté de transformer la douleur en un socle de prévention pour éviter la répétition d’un tel drame.

Les cérémonies de ce 23e anniversaire rappellent que le naufrage du Joola reste un dossier ouvert dans la conscience collective sénégalaise.