
En marge de la semaine de haut niveau de la 80e Assemblée générale des Nations unies, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue nigérian, Yusuf Tuggar, ont examiné la coopération économique et énergétique de leurs pays. L’entretien a mis en avant la préparation à la prochaine réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz à Doha. Ces échanges montrent l’intérêt croissant des deux États pour un partenariat plus structuré dans des secteurs stratégiques. Ils relèvent aussi du prolongement du rapprochement de la Russie avec plusieurs pays africains depuis quelques années.
Des échanges axés sur l’économie et l’énergie
Réunis à New York à l’occasion de la 80e Assemblée générale des Nations unies, Sergueï Lavrov et Yusuf Tuggar ont consacré leur entretien au développement des relations bilatérales. Selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, les deux responsables ont souligné la nécessité de renforcer le dialogue politique et d’élargir la coopération dans des domaines clés tels que le commerce, les investissements et les initiatives humanitaires.
Une attention particulière a été portée au secteur énergétique, notamment à la coordination dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF). La rencontre a permis d’évoquer la préparation de la 27e réunion ministérielle de cette organisation, prévue le 23 octobre 2025 à Doha. Cette échéance représente une opportunité pour Moscou et Abuja d’affirmer leur place dans les discussions internationales sur l’avenir du gaz naturel, un levier important pour leurs économies.
Ce dialogue a également réaffirmé la volonté des deux pays de maintenir des relations qualifiées d’« amicales » et d’approfondir des partenariats de long terme. Des discussions similaires pourraient être menées sur d’autres secteurs, notamment l’agriculture et les infrastructures, où des accords de coopération sont envisagés et pourraient donner lieu à de futurs projets communs.
Un rapprochement au cœur d’une dynamique plus large
Ce type de rencontres reflète la stratégie déployée par la Russie pour renforcer ses relations avec le continent africain depuis la deuxième moitié des années 2010. Après plusieurs décennies d’éloignement consécutives à la fin de la guerre froide, Moscou a multiplié les initiatives diplomatiques et économiques pour consolider sa présence en Afrique.
Les sommets Russie-Afrique organisés depuis 2019, le développement de partenariats dans les secteurs minier, énergétique et agricole, ainsi que la signature d’accords bilatéraux en matière de sécurité ont marqué ce retour. Ce rapprochement s’inscrit dans un contexte international où les pays africains diversifient leurs partenariats extérieurs. La coopération énergétique, notamment dans le gaz, devient un axe majeur pour soutenir les besoins croissants de développement et d’industrialisation sur le continent.
Le Nigeria, première économie d’Afrique et producteur de gaz de premier plan, occupe une place stratégique dans ce dispositif. Son dialogue renforcé avec la Russie pourrait ouvrir la voie à des investissements conjoints et à un partage d’expertise, notamment dans les infrastructures gazières et pétrochimiques. Ces échanges offrent également des perspectives pour de futurs accords commerciaux, susceptibles de consolider la position des deux pays dans le commerce mondial de l’énergie.
La rencontre entre Sergueï Lavrov et Yusuf Tuggar témoigne de l’intérêt réciproque des deux États pour une coopération plus structurée et souligne la place centrale de l’Afrique dans la politique étrangère russe contemporaine.