Accusations infondées, dialogue avec les États-Unis, Ukraine : ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Sergueï Lavrov à l'ONU

Par RT France  -  27 septembre 2025 22:50

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Lors de sa conférence de presse, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a rejeté l’idée avancée par certains responsables européens d’un état de « guerre hybride » menée par la Russie contre l’UE. Il a affirmé que Moscou n’envoie ni drones ni missiles sur des cibles de l’UE ou de l’OTAN.

Concernant les incidents de drones en Pologne, Sergueï Lavrov a soutenu que la Russie avait proposé son aide pour examiner les appareils et « tout vérifier » ensemble, proposition qui, selon lui, a été refusée. Il a ajouté que, d’après ses informations, la portée de ces drones ne permettrait pas d’atteindre le territoire polonais depuis la frontière russe.

Le ministre des Affaires étrangères a évoqué plusieurs situations où la Russie avait d’abord été pointée du doigt, avant que la responsabilité de l’Ukraine n’apparaisse. Revenant sur Boutcha, Sergueï Lavrov a dénoncé une mise en scène médiatique, qualifiant les accusations de « provocation soigneusement préparée » pour servir la propagande occidentale. Il a rappelé avoir tenté d’aborder ce sujet avec le secrétaire général de l’ONU, qui, selon lui, s’est contenté de hausser les épaules en affirmant qu’il ne pouvait pas s’en occuper. Lavrov a ajouté que des avis juridiques avaient conclu à « l’inopportunité » de toute enquête, alors que la Russie demandait au moins d’identifier les victimes.

Dialogue avec les États-Unis

Interrogé sur la relation avec Washington, Sergueï Lavrov a estimé que chaque État a son style diplomatique. Il a critiqué le refus de dialoguer, qu’il attribue à certains Européens et à l’administration Biden, tout en saluant l’initiative de l’administration Trump de relancer les échanges.

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Selon lui, la Russie et les États-Unis ont des intérêts nationaux légitimes : lorsqu’ils convergent, il serait « illogique » de ne pas coopérer, et lorsqu’ils divergent, l’essentiel est d’éviter l’escalade.

Le chef de la diplomatie russe a également déclaré ne pas voir de renoncement américain au dialogue et a présenté l’art de « rapprocher des intérêts qui se heurtent » comme le cœur de la diplomatie.

Frontières imaginaires de l’Ukraine

Sur l’hypothèse d’un retour de l’Ukraine aux frontières de 2022, Sergueï Lavrov a jugé cette attente irréaliste, parlant de « cécité politique ». Dans le même temps, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que la Russie défendait ses « intérêts légitimes » et ceux des populations en Ukraine qui avaient été stigmatisées et frappées pour s’être opposées au régime nazi de Kiev après le coup d'État en Ukraine.

Revenant aux engagements passés, il a soutenu que si, au tout début, les accords avaient été respectés, l’Ukraine serait restée dans ses frontières de 1991, mais ce ne fut pas le cas à cause de mauvaises décisions prises par les autorités de Kiev.

Provocations potentielles sous faux drapeau

En réponse à une question sur de possibles opérations « sous faux drapeau » en Roumanie et en Pologne, Sergueï Lavrov a accusé Kiev de disposer de structures spécialisées dans les provocations. Selon lui, l’Ukraine utiliserait des drones russes modifiés pour faire croire à une attaque de Moscou, avec l’aide des services britanniques.

Le chef de la diplomatie a ajouté qu’en Europe certains responsables comprennent ce qui se passe, mais que la ligne générale reste celle du « containement » de la Russie. Il a souligné que Moscou, quoi qu’il en soit, est prête à défendre ses intérêts.

Coopération avec les pays du Sahel

Concernant la situation sécuritaire au Mali, Sergueï Lavrov a affirmé que des spécialistes ukrainiens étaient impliqués dans l’appui apporté à des groupes séparatistes. Selon lui, ils fourniraient des drones et assureraient la formation des combattants sur le terrain. Le ministre a ajouté que cette implication illustrait la volonté de Kiev d’exporter ses méthodes de déstabilisation bien au-delà de la région européenne, jusqu’au cœur du Sahel.

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Évoquant ensuite la coopération avec les pays du Sahel, il a rappelé que la Russie avait tenu pour la deuxième fois une rencontre avec les ministres du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Selon lui, ces échanges vont se poursuivre, y compris dans la région même, afin de mettre en œuvre les décisions prises lors des sommets et des visites de délégations russes.

En outre, Sergueï Lavrov a parlé de projets conjoints « prometteurs » dans l’exploitation des ressources naturelles, dans le domaine énergétique, y compris nucléaire, ainsi que dans la coopération humanitaire et militaire. De plus, il a insisté sur la nécessité de bâtir des passerelles entre ces pays et la CEDEAO, rappelant qu’en tant que voisins, « ils doivent apprendre à coexister ».