
Depuis plusieurs décennies, le football n’a cessé de se réinventer grâce à l’introduction de nouvelles technologies et de règles destinées à rendre le jeu plus juste. L’assistance vidéo (VAR), l’arbitrage de surface de but ou encore la ligne de hors-jeu semi-automatisée ont profondément transformé le rôle de l’arbitre et la dynamique des matchs. Désormais, une autre innovation vient compléter cette évolution : l’apparition d’un carton vert, outil inédit offrant aux entraîneurs la possibilité de provoquer une révision vidéo. C’est cette nouveauté qui a fait irruption pour la première fois dans un match officiel de Coupe du monde U20.
Un outil inédit au service des sélectionneurs
Le principe du carton vert est simple : il donne au sélectionneur une sorte de “joker” pour contester une décision clé et contraindre l’arbitre à revoir les images de la VAR. Ce mécanisme, testé lors du Mondial U20 organisé du 27 septembre au 19 octobre, a trouvé son application dès la rencontre entre le Maroc et l’Espagne comme le rapporte plusieurs sources dont l’agence Apanews.
À la 78ᵉ minute, le coach marocain Mohamed Ouahbi a brandi son carton vert après qu’un penalty a été accordé aux Espagnols. L’arbitre, contraint de consulter les images, a finalement annulé sa décision initiale. Non seulement le penalty a été effacé, mais l’attaquant espagnol Jan Virgili a été sanctionné d’un avertissement pour simulation.
Cette intervention a donné une nouvelle dimension stratégique au banc de touche : les entraîneurs disposent désormais d’une arme supplémentaire, proche de ce qui existe au tennis avec le “challenge” ou au volley-ball avec la révision vidéo demandée par les équipes.
Une victoire marocaine et un symbole fort
Ce recours au carton vert n’a pas seulement influencé le déroulement du match, il a aussi accompagné le Maroc vers une victoire importante (2-0), synonyme de première place provisoire du groupe C. Pour les joueurs comme pour les supporters, ce moment restera associé à une page d’histoire : celle où une sélection africaine a été la première à bénéficier de ce nouveau droit.
Au-delà du résultat, cette expérimentation soulève une question plus large sur l’avenir de l’arbitrage. En permettant aux sélectionneurs d’avoir leur mot à dire sur des décisions cruciales, la FIFA explore un modèle de partage de responsabilités qui pourrait transformer la relation entre arbitres, joueurs et entraîneurs. Si l’essai s’avère concluant, le carton vert pourrait bien s’imposer dans les compétitions majeures et remodeler en profondeur la façon dont se vit le football de haut niveau.