
Depuis plusieurs semaines, les consommateurs sénégalais multiplient les plaintes concernant le système prépayé Woyofal de la SENELEC. Les usagers dénoncent un manque de transparence dans la conversion des recharges en kilowattheures et s’interrogent sur la répartition des taxes appliquées. Des comparaisons de tickets de recharge circulent en ligne, montrant des écarts pour un même montant. Face à la polémique, la SENELEC dément tout changement de tarification et affirme que les prix restent encadrés par l’État.
Des soupçons d’opacité sur les tarifs appliqués
La controverse est née de témoignages partagés par des clients qui constatent des différences de kilowattheures pour une recharge identique, parfois effectuée le même jour. Plusieurs captures d’écran circulent sur les réseaux sociaux, alimentant les soupçons d’un calcul opaque ou variable selon les moments. Les consommateurs estiment ne pas comprendre la formule exacte qui régit le passage d’un montant en francs CFA à une quantité d’énergie, ni la part précise des taxes et redevances dans leur facture.
Pour désamorcer ces inquiétudes, Frédéric Bassène, directeur de la clientèle régulière de la SENELEC, a rappelé que l’entreprise publique n’a pas la latitude de modifier les tarifs : « La SENELEC ne peut pas décider de faire monter les prix ou de les diminuer », a-t-il déclaré. L’ingénieur indique également que la consommation varie selon les saisons, et que la baisse apparente observée en mars dernier s’expliquait par un moindre recours aux climatiseurs et brasseurs d’air, lié à une période plus fraîche. Aujourd’hui, avec le retour de fortes chaleurs, la demande en électricité augmente mécaniquement, ce qui accentue la perception d’une facture plus lourde.
Woyofal face au procès des usagers
Un élément accentue la controverse : de nombreux abonnés estiment que le système Woyofal leur coûte plus cher que les compteurs classiques pour un usage similaire. Certains regrettent même d’avoir migré vers cette formule, pourtant présentée à son lancement comme un moyen de mieux maîtriser sa consommation. Ce ressenti fragilise la confiance dans le dispositif prépayé, qui avait été introduit pour moderniser la gestion des paiements et réduire les impayés. Le débat pourrait relancer la réflexion sur l’équité entre les différentes catégories de clients et sur la lisibilité de la grille tarifaire.
Le cadre légal actuel confie à l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (CRSE) la fixation des prix de l’électricité, en concertation avec le gouvernement et la SENELEC. Les tarifs appliqués comprennent plusieurs composantes : coût du kilowattheure selon des tranches, redevances spécifiques, taxe communale et TVA. Cette structure, jugée complexe, alimente l’incompréhension des usagers qui souhaitent une communication plus claire et accessible. Des associations de consommateurs envisagent d’ailleurs de solliciter un audit indépendant afin d’apporter des réponses chiffrées.
Pour l’heure, la SENELEC réaffirme que les tarifs officiels n’ont pas été modifiés et invite les clients à s’adresser directement à ses agences pour toute contestation.
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