
Le dirigeant nord-coréen a affirmé que son pays avait affecté de nouvelles capacités militaires pour répondre au renforcement de l’alliance nucléaire entre les États-Unis et la Corée du Sud. Cette déclaration, relayée dimanche par les médias d’État, intervient alors que près de 28 500 soldats américains sont stationnés au Sud. L’annonce a été faite samedi à Pyongyang lors d’une exposition d’armement. Les tensions militaires régionales restent vives, alimentées par une succession d’exercices conjoints entre Washington et Séoul.
Un message adressé à Washington et Séoul
Kim Jong Un a prévenu que « l’ennemi » devait s’attendre à un environnement sécuritaire plus instable, indiquant que la Corée du Nord avait désormais redéployé des « moyens spéciaux » vers des cibles prioritaires. Aucune précision n’a été donnée sur la nature de ces capacités, mais la rhétorique souligne une intensification des menaces. Le dirigeant a également déclaré qu’il suivait attentivement le renforcement militaire américain en Corée du Sud, où plusieurs bases accueillent des troupes depuis la guerre de Corée, sous mandat de défense bilatérale.
L’alliance militaire entre les États-Unis et la Corée du Sud inclut désormais une dimension nucléaire renforcée. Des exercices conjoints ont été organisés ces derniers mois, avec pour objectif de simuler différents scénarios d’attaque et de riposte. Ce type de manœuvres, jugées « dangereuses » par Pyongyang, est régulièrement dénoncé par les autorités nord-coréennes, qui considèrent ces opérations comme une préparation à une offensive. La communication nord-coréenne s’inscrit dans une logique de dissuasion, alors que Washington maintient une présence militaire constante dans la région. Ce sujet est au centre de débats stratégiques qui alimentent également les relations diplomatiques en Asie-Pacifique, domaine dans lequel plusieurs partenaires régionaux cherchent à accroître leur coopération.
Tentatives passées de rapprochement entre Washington et Pyongyang
Lors de son premier mandat, Donald Trump avait tenté d’ouvrir un dialogue direct avec Kim Jong Un. Trois rencontres avaient eu lieu entre 2018 et 2019, dont une historique à Singapour, où un engagement en faveur d’une dénucléarisation progressive avait été évoqué. Un sommet s’était également tenu à Hanoï, sans déboucher sur un accord concret, en raison de divergences sur la levée des sanctions internationales et les garanties de sécurité demandées par Pyongyang. Enfin, une rencontre symbolique à la frontière intercoréenne, dans la zone démilitarisée, avait marqué un moment inédit, le président américain traversant brièvement la ligne de démarcation. Ces initiatives, bien que sans résultat tangible, avaient constitué une tentative unique de réchauffer les relations bilatérales, avant que le dialogue ne retombe.
Aujourd’hui, les nouvelles déclarations nord-coréennes traduisent un retour à une rhétorique de confrontation. La multiplication des tests balistiques ces dernières années, ainsi que le déploiement annoncé de capacités spéciales, témoignent de la volonté du régime de maintenir une posture de fermeté. Les observateurs estiment que cette escalade verbale s’inscrit dans une stratégie plus large visant à peser sur les rapports de force régionaux, alors que la péninsule coréenne reste l’un des points de tension les plus sensibles du globe. La déclaration de Kim Jong Un marque une nouvelle étape dans la démonstration de force de Pyongyang face à la coopération militaire entre Washington et Séoul.
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