
Face aux sanctions américaines visant le pétrole iranien, la Chine a mis en place des mécanismes permettant non seulement de sécuriser ses propres importations, mais aussi de soutenir l’économie iranienne, selon une enquête exclusive du Wall Street Journal. Plutôt que de payer directement le brut, Pékin utilise des circuits financiers et logistiques complexes, combinant échanges indirects et dispositifs de contrôle élaborés.
Un troc énergétique inédit révélé par l’enquête
L’enquête montre que le pétrole iranien est acheté par des sociétés chinoises proches de l’État, puis transporté vers la Chine via des transferts de navire à navire afin de limiter la traçabilité. L’argent issu de ces ventes n’est jamais remis directement à Téhéran. Il transite par une entité financière peu connue, « Chuxin », qui sert à rémunérer des entreprises chinoises en charge de projets de construction et d’infrastructures en Iran. L’ensemble des opérations bénéficie de la couverture de l’assureur public chinois Sinosure, qui sécurise les transactions tout en protégeant les acteurs chinois des sanctions américaines. Selon l’enquête, ce mécanisme a permis de transférer environ 8,4 milliards de dollars en 2024, confirmant son efficacité.
Ce dispositif agit comme un crédit inversé : le pétrole est converti en travaux et infrastructures, montrant la manière dont la Chine réussit à maintenir ses approvisionnements malgré la pression internationale, souligne l’enquête.
Des stratégies logistiques et financières pour contourner les sanctions
L’enquête met également en évidence la minutie de la logistique chinoise : les cargaisons sont souvent manipulées en mer, avec l’usage de navires réaffectés pour brouiller les pistes. Les flux financiers sont centralisés dans des structures opaques, limitant l’exposition aux sanctions. Cette organisation ressemble à un mécanisme d’horlogerie où chaque composant doit fonctionner parfaitement pour assurer la continuité des échanges.
Les autorités chinoises ont ont précisé qu’elles n’étaient pas au courant de tous les détails de ces opérations, tout en affirmant leur objection aux sanctions unilatérales. L’enquête conclut que Pékin cherche à équilibrer deux objectifs : sécuriser ses importations de pétrole et soutenir l’économie iranienne, tout en évitant une confrontation directe avec les États-Unis.
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