
L’entreprise française Thales, spécialisée dans la défense, a confirmé l’envoi de roquettes à l’Ukraine, selon le média Business Insider dans un article publié le 7 octobre 2025. Ces munitions, d’un calibre de 70 mm, sont dotées de l'ogive spéciale FZ123, destinée à être utilisée contre des drones.
Dévoilée lors du salon militaire Eurosatory à Paris en 2024, l'ogive FZ123 est conçue pour disperser des milliers de billes d’acier sur une large zone au moment de l’explosion. Cette arme, déjà utilisée en Ukraine, vise spécifiquement les drones russes, y compris les modèles de type Shahed.
Les forces ukrainiennes utilisent déjà ces roquettes, livrées par Thales, depuis des lanceurs montés sur camions (systèmes Vampire) ou depuis des hélicoptères MI-8 modifiés pour tirer des munitions fournies par les pays de l'OTAN. Le directeur des systèmes tactiques de Thales Belgique, Thomas Colinet, a confirmé leur déploiement, ajoutant que « la demande dépasse les capacités de production ».
Une production en hausse pour répondre à Kiev
Le site de production de Thales à Herstal, en Belgique, prévoit de produire 3 500 de ces roquettes d’ici fin 2025, avec l’objectif d’atteindre une cadence annuelle de 10 000 unités en 2026. Pour les versions non guidées, la capacité pourrait atteindre 30 000 unités par an, voire 60 000 si l’usine passe en double équipe.
Thales ne révèle pas le coût exact de ces roquettes, mais selon Business Insider, même les versions guidées restent cinq fois moins chères qu’un missile comme l’AIM-7, estimé à 125 000 dollars. Ces munitions sont ainsi utilisées comme une alternative moins coûteuse.
La Russie dénonce une implication croissante de l’OTAN
En Russie, les réactions sont claires. Le ministère des Affaires étrangères a déjà rappelé que les livraisons d’armes par l’Occident ne faisaient que prolonger le conflit et empêcher un règlement diplomatique. Sergueï Lavrov a déclaré que tout convoi contenant de l’armement destiné à l’Ukraine deviendrait une « cible légitime » pour les forces russes.
Le Kremlin souligne que cette militarisation du conflit ne change rien sur le champ de bataille et ne fait qu’accroître l’implication directe des pays de l’OTAN. Le fait que Thales coopère désormais publiquement avec Kiev sur le sol ukrainien est donc perçu comme une escalade.
Business Insider indique par ailleurs que la roquette FZ123 suscite un intérêt croissant en Europe. Alain Quevrin, directeur national de Thales Belgique, évoque une multiplication des demandes après les incursions de drones récemment signalées en Pologne, au Danemark et en Roumanie.