Exportation de blé : bloquée par l’Algérie, la France se tourne vers le Maroc

Par lanouvelletribune  -  8 octobre 2025 16:30

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L’Algérie, autrefois principal débouché du blé français, a cessé toute importation en provenance de France. Face à ce blocage, les exportateurs tricolores se redéploient vers le Maroc, désormais perçu comme un marché de substitution. Cette réorientation intervient dans un contexte de tensions politiques persistantes entre Alger et Paris. Les professionnels espèrent compenser une perte estimée à plusieurs millions de tonnes de céréales par campagne.

Le marché algérien, fermé aux exportateurs français

Pendant des décennies, l’Algérie a constitué le premier client de la filière céréalière française. Les expéditions de blé tendre atteignaient jusqu’à 9 millions de tonnes par an, représentant un pilier des exportations agricoles vers l’Afrique du Nord. Cette période semble révolue. Depuis 2020, les livraisons vers le territoire algérien n’ont cessé de diminuer.

Les exportateurs affirment que l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) ne répond plus aux propositions françaises lors des appels d’offres, malgré leur conformité technique. L’Algérie s’est depuis tournée vers de nouveaux fournisseurs, notamment la Russie, l’Ukraine et d’autres pays de la mer Noire, où les prix sont jugés plus compétitifs. Ce repositionnement de la politique d’achat algérienne a provoqué un manque à gagner majeur pour la France, privée d’un débouché historique et stratégique.

Cette décision rappelle le climat diplomatique souvent crispé entre Paris et Alger. Les relations bilatérales, déjà fragiles, se sont tendues autour de dossiers mémoriels, de la question migratoire et du Sahara occidental. La situation du blé illustre cette fragilisation d’un partenariat jadis central dans le commerce agricole méditerranéen.

Le Maroc, une porte de sortie pour la filière française

Face à cette fermeture, la France réoriente ses exportations vers le Maroc selon les informations publiées par l’Agence Ecofin. Les projections pour la campagne 2025/2026 tablent sur 3,5 millions de tonnes de blé tendre français expédiées vers le royaume, contre 1,5 million de tonnes l’année précédente. Si ces volumes se confirment, la France assurerait près de 64 % des besoins marocains estimés à 5,5 millions de tonnes.

Ce recentrage constitue une tentative pour compenser la perte du marché algérien, mais il ne garantit pas une stabilité totale. Les autorités marocaines examinent également d’autres origines, notamment l’Allemagne, la Pologne, l’Argentine et la Russie, afin de maintenir la compétitivité des prix.

Historiquement, la France et le Maroc entretiennent des relations économiques étroites, renforcées par des partenariats dans les domaines de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Rabat, confronté à des épisodes répétés de sécheresse, cherche à sécuriser ses approvisionnements, tandis que la France voit dans cette coopération un moyen de consolider sa présence régionale

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