Crise au sein du conseil communal de Copargo: Le préfet inactif: Akotègnon interpellé

Par levenementprecis  -  1 juin 2023 21:51

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– Le parti Fcbe dénonce la violation des lois

– les conseillers réclament la destitution du maire Ignace Ouorou

Des conseillers communaux de la Commune de Copargo ont rejeté le collectif budgétaire et tous les points inscrits à l’ordre du jour de la session extraordinaire du conseil convoquée le mardi 30 mai 2023 dernier par le maire Ignace Ouorou. La pomme de discorde exprimée dans une déclaration de presse ce jeudi à la suite de ce rejet, est l’exigence par ces derniers, de la convocation de la session de défiance qu’ils ont, à la majorité absolue, demandé au Préfet depuis plus d’un mois et restée sans suite.

Dans ladite déclaration, les neuf conseillers communaux de Copargo désavouant la gestion du maire de Copargo et de ses deux adjoints, ont souhaité l’intervention du Chef de l’Etat afin de régler la situation qui prévaut au sein de leur Conseil communal. Et, ceci parce qu’ils pensent que le président Patrice Talon pourra rétablir l’ordre. « Nous ne comptons que sur l’application des textes en vigueur, une des marques qui caractérisent le gouvernement de la rupture dirigé de main de maître par son Excellence Patrice Athanase Guillaume Talon, président de la République, pour rétablir l’ordre au sein de ce conseil », font-ils savoir dans cette déclaration signée de leur porte-parole, Séïbou Babassourou.

En effet, le mardi 25 avril 2023, les conseillers contestataires ont adressé une requête au préfet de la Donga à l’effet d’enclencher la procédure de destitution du maire Ignace Ouorou et ses deux adjoints, conformément aux dispositions de la loi 2021-14 du 20 décembre 2021 portant code de l’administration territoriale en République du Bénin et de la loi 2020-13 du 04 juin 2020 portant interprétation et complétant la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral. Après un délai d’attente de la réaction de l’autorité de tutelle qui n’est pas venue, une lettre de relance a encore été adressée. Mais plus d’un mois après, le maire Ignace Ouorou qui a fait l’objet de ces deux procédures juridiques, retrait de confiance par le Parti Fcbe qui l’a élu et la demande de sa déchéance par la majorité absolue du Conseil communal, est toujours en poste, au nez et à la barbe de l’autorité de tutelle qui semble avoir pris partie pour lui.

Car, malgré le recours gracieux adressé au Préfet de la Donga quelques semaines après le dépôt de la lettre de défiance qui revendique la déchéance du Maire, ce dernier est resté sans bouger et le maire s’est muré dans des comportements de défi verbal et comportemental vis-à-vis des conseillers insurgés. Alors même que la crise n’a pas encore été dénouée, les neuf conseillers disent, dans leur déclaration, que le maire, ses deux adjoints et autres personnes ont entamé une campagne de dénigrement à leur encontre. C’est pourquoi, à travers leur déclaration, ils ont fait savoir qu’ils useront de toutes leurs forces et de tous leurs droits pour se faire entendre. Ils ont aussi fait comprendre, qu’ils opposeront leur vote à tous les points d’ordre jour de toutes les sessions jusqu’à la satisfaction de leur requête.

Des mains invisibles d’en haut

La situation de blocage occasionnée de fait à la mairie de Copargo serait l’œuvre des acteurs politiques qui « ont décidé de fouler aux pieds les lois de la république ». Selon des sources concordantes, le ministre de décentralisation serait en tête d’affiche de l’imbroglio. Il est celui qui bloquerait le Préfet qui s’attache à violer la loi. Le parti Force cauris pours un Bénin émergent (Fcbe) dénonce d’ailleurs cette politique de ruse du ministre qui veut maintenir à la tête de la mairie un élu qui l’a trahi. Une résolution du parti a d’ailleurs été prise pour dénoncer le ministre et exiger la convocation de la session devant dégager le maire pour mettre un autre militant FCBE à la tête de cette mairie où le parti est majoritaire à l’issue des communales de 2020

La situation est également due à des rencontres des conseillers FCBE adhérents de l’UP avec ces autorités et celles de leur nouveau Parti qui rassurent le maire désavoué et ses collègues partisans, du fait que rien ne se passera dans le sens de la déchéance malgré que toutes les conditions juridiques soient réunies.

Face à ce silence pesant, les conseillers signataires de la requête de défiance ont introduit la semaine dernière, au ministre de la décentralisation, Monsieur Akotègnon Raphaël, un recours hiérarchique prévu dans ces circonstances, en matière administrative.

En vérité, une autre situation de bras de fer qui était déjà en cours dans cette commune, entre le ministre de la décentralisation et les FCBE au sujet de la désignation des membres du comité de supervision pourrissait la situation entre les conseillers des différents bords. Il faut retenir à ce sujet, que selon des dispositions des textes de la décentralisation au Bénin, le Parti majoritaire ou les Partis en accord de gouvernance, désignent les Présidents des Commissions qui sont membres du Conseil de supervision (l’unité qui a prépondérance sur l’élaboration et l’adoption du budget). Dans le cas de Copargo, c’est le Parti FCBE qui a gagné la majorité aux élections communales dernières et qui détient le pouvoir de désignation durant le mandat actuel. Mais le maire, après son adhésion à l’UP le Renouveau, a confectionné une liste de ses conseillers que ce Parti a portés alors que FCBE présentait de droit, une liste. Le ministre, membre de l’UP a bloqué la situation, refusant de fait, de reconnaître la légitimité et le droit du parti FCBE. A ce jour, la situation est sans issue et la commune continue illégalement, de fonctionner sans Conseil de Supervision. Le Maire s’en vanterait sans arrêt aussi.

Des conseillers totalement déterminés

C’est donc face à ce ras-le-bol que ces conseillers communaux ont décidé de donner de la voix et passer aux actes avec détermination comme l’indique leur déclaration. C’est dire qu’ils ont sans doute compris que la décision serait politique. De toutes les façons, la Commune de Copargo devient par ces événements, le laboratoire des défis à la mise en œuvre des nouveaux textes des réformes dans le domaine de la décentralisation, par les pouvoirs qui les ont rédigés et fait adopter; car c’est cette commune qui a enregistré le premier retrait de confiance à un maire par le Parti qui l’a élu et qui a été suivi de la demande de déchéance à la majorité requise. Le défi est celui du pouvoir d’obstruction d’une autorité supérieure qui semble politiquement proche du maire.

DECLARATION DE PRESSE DES NEUF CONSEILLERS COMMUNAUX DÉSAVOUANT LE MAIRE ET SES DEUX ADJOINTS

Nous, les neuf conseillers communaux de Copargo désavouant la gestion du maire de Copargo et ses deux adjoints ici présents, voulons solidairement tenir l’opinion publique communale, nationale et internationale au courant de la situation politique qui prévaut actuellement au conseil communal.

Le mardi 25 avril 2023, nous avons adressé une requête au Préfet de la Donga à l’effet d’enclencher la procédure de destitution du maire et ses deux adjoints, conformément aux dispositions de la loi 2021-14 du 20 décembre 2021 portant code de l’administration territoriale en République du Bénin et de la loi 2020-13 du 04 juin 2020 portant interprétation et complétant la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral. Parallèlement à notre démarche, le maire et ses deux adjoints ont perdu la confiance du parti ayant porté leurs candidatures aux élections municipales et communales de 2020. Après un délai d’attente de la réaction de l’autorité de tutelle qui n’est pas venue, une lettre de relance lui a été adressée. Cette dernière est également restée dans les tiroirs de la préfecture tout comme la précédente, du moins à ce jour.

Alors même que la crise n’a pas encore été dénouée, nous sommes au regret de vous annoncer que le maire, ses deux adjoints et acolytes ont entamé une campagne de dénigrement contre nous signataires de la demande de vote de défiance, nos leaders aussi bien communaux et que nationaux, allant jusqu’à traiter certains conseillers de « chiffon ». Nous avons donc pris acte de ce qu’ils n’entendent pas jouer à la carte d’apaisement. Ils se plaisent même à dire qu’ils «courent à 45 km/h alors que leurs adversaires courent à 25 km/h ». Ce faisant, « ils sont du coup gagnants du marathon. Ils sont petits, nous allons les bloquer… disent-ils» partout dans la commune. C’est également un secret de polichinelle que de vous déclarer que le maire et ses deux adjoints disent à qui veut les entendre qu’ils ont œuvré de la préfecture jusqu’au ministère de la décentralisation pour ne pas faire aboutir notre requête et qu’ils en ont la garantie ferme à divers niveaux. Des tee-shirts et casquettes ont été commandés en vue de célébrer « notre échec, leur victoire ». Ces propos sont quelque peu corroborés par le mutisme de l’autorité de tutelle qui reste indifférente à notre requête et banalise la nécessité de l’application des dispositions légales.

Face à une telle situation, nous ne comptons que sur l’application des textes en vigueur, une des marques qui caractérisent le gouvernement de la rupture dirigé de main de maître par son Excellence Patrice Athanase Guillaume TALON, Président de la République, pour rétablir l’ordre au sein de ce conseil. C’est pourquoi, nous prenons l’opinion publique à témoin de ce que toute personne qui utilise sa posture administrative pour prêter main forte au maire et ses adjoints en vue d’empêcher le déclenchement de la procédure de destitution œuvre par la même occasion contre l’application des textes en vigueur et par ricochet, contre le développement de la commune de Copargo.

Au demeurant, nous userons de toutes nos forces et de tous nos droits pour nous faire entendre. Dorénavant et jusqu’à satisfaction de notre requête, nous opposerons notre vote à tous les points d’ordre jour de toute session tel que nous l’avons fait ce jour.

Pour les 9 conseillers désavouant le maire et ses deux adjoints,

Le porte-parole,

Séïbou BABASSOUROU A.