Après le 15 janvier, le plus grand marché de la sous-région ne sera plus qu’un vieux souvenir. Longtemps annoncée, l’opération de déménagement commence le 05 janvier pour prendre fin le 15 janvier 2026. C’est ce qui sort de la rencontre entre la Directrice générale de l’Agence Nationale de Gestion des Marchés Modernes (ANaGeM) et les commerçants. Mais ce qui frappe ici, c’est la période choisie. Elle coïncide avec les campagnes pour les législatives et communales de 2026.

En effet, selon le calendrier de la Commission électorale nationale autonome (Céna), les législatives et communales auront lieu le 11 janvier 2026. La campagne électorale va donc commencer le 26 décembre 2025 pour prendre fin le 9 janvier 2026. C’est cette période que l’ANaGeM a choisie pour désagréger le marché Dantokpa. Or, quelles que soient les sensibilisations et précautions prises, une telle opération de déguerpissement de cette envergure fera forcément plus de mécontents que d’heureux. Surtout quand on sait que c’est une catégorie de commerçants qui vont trouver place au pôle commercial du stade Général Mathieu Kérékou, une autre au marché de gros d’Akassato, le reste, le plus grand nombre, va devoir se rabattre sur les marchés modernes urbains, déjà mis en service pour la plupart. C’est illusoire de penser que tous ces commerçants, qui ne pourront aller ni au stade Général Mathieu Kérékou, ni au marché de gros d’Akassato, trouveront place dans les marchés urbains secondaires. Du coup, pleurs et lamentations seront au rendez-vous. Et même ceux qui ont réussi à avoir un emplacement dans les marchés urbains vont perdre une bonne partie de leur clientèle. « On déménage son domicile sans conséquences mais quand on déménage son commerce, ce sont des repères d’affaires qui s’effondrent, c’est le carnet d’affaires qui part en vrille » a affirmé Constant Sinzogan. Ceci parce que Dantokpa était tout à la fois. On pouvait acheter les produits cosmétiques, les produits alimentaires, de la friperie et tout à la fois en seulement quelques enjambées. Maintenant, il va falloir parcourir des distances pour aller d’un coin à l’autre. Un sacrifice que l’usager aura du mal à faire, au grand désarroi des commerçants. Pour ces derniers, les campagnes électorales qui viennent auront un goût très amer. Et cela va se sentir non seulement sur le taux de participation, mais surtout sur les résultats des partis de la Mouvance.

B.H

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