
Réunis le 15 septembre à Dakar, les avocats de Lat Diop ont tenu une conférence de presse pour dénoncer la tournure judiciaire prise par le dossier de leur client. Ils affirment que l’un des plaignants, identifié comme Monsieur Mouhamed Dieng, se trouverait hors du pays, ce qui compromettrait selon eux la régularité de la procédure. Pour la défense, aucune preuve tangible n’aurait été versée au dossier. Les conseils de l’ex-directeur de la LONASE dénoncent ce qu’ils qualifient de « scandale judiciaire ».
Une défense qui dénonce une affaire biaisée
Au cours de leur déclaration, les avocats de l’ancien ministre des Sports ont critiqué une « manipulation indigeste » visant leur client. Ils ont rejeté les accusations de détournement de deniers publics et d’extorsion de fonds, rappelant que l’accusation n’avait pas produit d’éléments matériels probants. Ils ont par ailleurs insisté sur l’absence du plaignant principal, présenté comme un élément central de la procédure, et qui serait, selon eux, actuellement hors du territoire national.
La défense considère que ces éléments démontrent un déséquilibre flagrant du procès et s’interroge sur la volonté réelle des autorités judiciaires d’instruire le dossier en toute impartialité. Pour les avocats, la détention prolongée de leur client (un peu moins de un an) repose sur des bases fragiles. Cette prise de parole publique s’ajoute à une série de contestations déjà formulées lors des précédentes audiences et vise à attirer l’attention sur ce qu’ils jugent être une atteinte au droit à un procès équitable.
Un dossier judiciaire marqué par de multiples rebondissements
Arrêté depuis le 26 septembre 2024 pour des accusations de détournement de fonds et de blanchiment de capitaux, Lat Diop a vu plusieurs de ses demandes de mise en liberté rejetées par les juridictions compétentes. Le 12 août dernier, sa libération provisoire sous bracelet électronique avait été annoncée, une décision immédiatement annulée par l’opposition du parquet général. Cette séquence avait provoqué un vif débat public, certains y voyant un signe de sévérité excessive, d’autres estimant au contraire que la justice devait aller au bout du dossier.
Depuis près de onze mois, l’ex-directeur de la LONASE demeure détenu, malgré les recours introduits par sa défense. Sa situation illustre la complexité des procédures financières au Sénégal, où plusieurs affaires de gouvernance publique sont suivies de près par l’opinion. Les avocats estiment que leur client paie le prix d’un climat politique et médiatique défavorable. À ce stade, aucune date de jugement définitif n’a encore été annoncée par les autorités compétentes.
La prochaine étape judiciaire devrait confirmer si la Chambre d’accusation maintiendra ou non la détention de l’ancien dirigeant, dont le dossier reste au centre des débats judiciaires et politiques du pays.