
Le 15 septembre 2025, des officiers de l’armée américaine ont assisté aux exercices militaires conjoints menés par la Russie et la Biélorussie. Cette présence, inédite depuis la guerre en Ukraine, survient alors que le président Donald Trump affiche un rapprochement marqué avec Minsk. Ces manœuvres baptisées Zapad-2025 réunissent des milliers de soldats et s’inscrivent dans un cadre stratégique récurrent. L’apparition d’officiers américains sur le terrain suscite de nouvelles interrogations sur les équilibres sécuritaires en Europe de l’Est.
Une présence inattendue sur le terrain biélorusse
Des officiers américains en uniforme de l’US Air Force se sont rendus le 15 septembre sur un champ d’entraînement situé près de Barysaw, dans la région de Minsk rapporte l’agence Reuters. Officiellement invités par le ministère biélorusse de la Défense, ils ont été accueillis par le ministre Viktor Khrenin, qui leur a assuré un accès libre à certaines démonstrations. Il s’agit de la première apparition d’observateurs américains lors d’un exercice militaire russo-biélorusse depuis février 2022, date à laquelle Moscou avait mobilisé le territoire biélorusse pour lancer son offensive de grande ampleur contre l’Ukraine. Ce geste marque un tournant symbolique et alimente les analyses sur une possible ouverture diplomatique entre Washington et Minsk, dans un contexte où les canaux de dialogue restent fragiles.
Zapad-2025 mobilise environ 13 000 militaires, selon les chiffres communiqués par les autorités biélorusses. Bien que ce volume paraisse limité au regard d’éditions précédentes, l’exercice conserve une valeur stratégique forte. Les forces terrestres, aériennes et de défense antimissile des deux pays y participent, avec pour objectif de tester la réactivité et la coordination de l’« État de l’Union », structure politique liant étroitement Moscou et Minsk. Cette configuration offre un terrain propice à l’observation militaire, un aspect qui pourrait être détaillé dans de futurs rapports officiels.
Rappel et enjeux stratégiques de Zapad
Depuis plusieurs décennies, la Russie organise régulièrement des exercices de grande ampleur avec ses alliés, parmi lesquels la Chine et la Biélorussie occupent une place privilégiée. Ces manœuvres sont destinées à renforcer l’interopérabilité des forces, mais aussi à envoyer des signaux de dissuasion aux puissances extérieures. Elles alternent généralement avec d’autres séries d’exercices régionaux, couvrant différents districts militaires de la Fédération de Russie. Le format Zapad (« Ouest ») met particulièrement l’accent sur le flanc occidental, en réponse aux activités de l’OTAN à proximité des frontières russes et biélorusses. Plusieurs analyses publiées dans les revues spécialisées de sécurité rappellent que ces exercices constituent autant de vitrines militaires que d’outils de communication politique.
L’observation américaine, bien que limitée, pourrait s’inscrire dans ce cadre. Elle intervient quelques jours seulement après la libération par Minsk de prisonniers politiques, un geste salué par Washington. Cette succession d’événements alimente les spéculations sur un éventuel réajustement de la diplomatie biélorusse, sous la pression des sanctions occidentales et de la dépendance accrue vis-à-vis de Moscou. Certains analystes estiment que ces évolutions pourraient ouvrir la voie à des pourparlers élargis, tandis que d’autres soulignent la persistance des tensions, notamment avec les voisins membres de l’OTAN. Ces développements feront probablement l’objet d’une attention particulière dans les prochains sommets transatlantiques.