
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a déposé le 16 septembre 2025, une plainte auprès de l’Arcom après qu’un intervenant sur BFMTV a désigné l’arabe comme une langue « islamiste ». Ces propos ont déclenché une forte réaction des responsables religieux et associatifs, qui avertissent que ce type de déclaration pourrait normaliser la musulmanophobie et stigmatiser les citoyens français de confession musulmane. L’affaire souligne les tensions liées à l’identité culturelle et linguistique dans le pays.
Condamnations et réactions publiques
Le communiqué diffusé par la Grande Mosquée de Paris critique sévèrement l’amalgame entre la langue arabe et l’islamisme. Selon Chems-Eddine Hafiz, la déclaration en direct constitue une « gravité extrême » car elle réduit « tout un univers culturel à une menace supposée » devant un large public. L’économiste Jean-Marc Sylvestre, à l’origine de la remarque sur BFMTV, avait indiqué que certaines opérations de recrutement du groupe Renault se faisaient « en trois langues » dont « la langue musulmane, islamiste ». Les responsables religieux ont insisté sur le fait que la liberté d’expression autorise la critique d’une religion, mais pas la stigmatisation d’individus en raison de leur foi. Plusieurs associations et personnalités médiatiques demandent désormais une vigilance accrue des chaînes de télévision.
La langue arabe au cœur des débats français
L’affaire de la langue arabe reflète les débats persistants en France sur la place des langues et des croyances religieuses dans l’espace public. L’arabe, parlé par des millions de personnes dans le pays, est associé à un patrimoine culturel et historique important. Le signal envoyé par de tels propos intervient alors que des lois encadrent la lutte contre les discriminations et la haine, et que la communauté musulmane appelle à la reconnaissance de sa diversité culturelle. L’enjeu médiatique et éducatif est également central, car la perception de l’arabe dans l’opinion peut influencer les politiques d’intégration et d’enseignement.
Chems-Eddine Hafiz réclame une clarification de la part des médias et insiste sur la nécessité de protéger la dimension culturelle de l’arabe. La saisine de l’Arcom permettra de déterminer si les propos relèvent d’une infraction aux règles de diffusion à la télévision.