Algérie - France : un événement douloureux remis au goût du jour

Par lanouvelletribune  -  18 septembre 2025 14:25

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Les tensions entre Paris et Alger s’intensifient, alimentées par des mesures réciproques et un héritage colonial non résolu. L’interdiction de territoire frappant l’écrivain Boualem Sansal, critique du pouvoir algérien, ou l’expulsion du journaliste Christophe Gleizes, accusé d’ingérence, ont envenimé le climat.

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À ce qui est perçu par Paris comme des provocations s’ajoutent les récentes restrictions en matière de visa diplomatiques annoncées par la France et les ripostes associées de la part du gouvernement algérien. Ces échanges hostiles révèlent une défiance structurelle, où chaque geste est perçu comme une attaque.

Le passé colonial, toujours au cœur des échanges

Au-delà des querelles administratives, c’est la mémoire coloniale qui ravive les plaies. En Algérie, le passé français reste une blessure ouverte, instrumentalisée par les deux côtés. Les contentieux historiques, jamais apaisés, resurgissent régulièrement, bloquant toute velléité de réconciliation. Entre silence français et revendications algériennes, le dialogue semble au point mort.

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Essais nucléaires au Sahara : un scandale porté sur la scène mondiale

Lors de la 69ᵉ Conférence de l’AIEA à Vienne, l’Algérie a choisi une tribune internationale pour exposer un dossier explosif : les essais nucléaires français des années 1960 dans le Sahara. Un documentaire choc, diffusé par la délégation algérienne, a révélé l’ampleur des dégâts, sols irradiés, maladies génétiques, des dizaines de milliers de victimes, dans des régions comme Reggane ou In Ekker. Des actes et des conséquences notamment dénoncés par des associations comme celle du « 13 février 1960 ».

Alger force Paris à affronter son passé devant le monde

En se positionnant ouvertement face à l’AIEA, l’Algérie a transformé une question bilatérale en cause globale, mêlant enjeux mémoriels, environnementaux et droits de l’homme. Cette stratégie vise à contourner l’inertie française et à obtenir une reconnaissance internationale des responsabilités de la France. Le documentaire, par son impact visuel, a rendu visible l’invisible : la souffrance des populations touarègues et sahraouies, sacrifiées au nom de la dissuasion nucléaire.