Guerre en Ukraine : comment la Chine en devient une victime

Par lanouvelletribune  -  20 septembre 2025 22:44

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La décision récente de la Pologne de fermer sa frontière avec la Biélorussie bouleverse un corridor ferroviaire essentiel reliant la Chine à l’Union européenne. Pékin redoute des conséquences économiques sur un commerce estimé à 25 milliards d’euros par an. Cette fermeture, motivée par des raisons de sécurité selon Varsovie, place la Chine dans une situation inattendue. Alors que Pékin soutient fermement Moscou, elle se retrouve à subir des répercussions commerciales d’un conflit qui s’éternise. Les inquiétudes exprimées pourraient marquer une nouvelle étape dans les relations économiques entre l’Europe et l’Asie.

Le corridor ferroviaire fragilisé

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Le point de passage de Małaszewicze, en Pologne, constitue un axe stratégique de l’initiative chinoise des « nouvelles routes de la soie ». Chaque année, des milliers de conteneurs y transitent, reliant Pékin à des villes européennes comme Hambourg ou Duisbourg. La décision polonaise de suspendre le trafic avec la Biélorussie interrompt une route qui acheminait une part significative des flux de marchandises entre l’Asie et l’Europe. Les opérateurs logistiques se voient contraints d’envisager des itinéraires alternatifs, via le Kazakhstan ou la mer Noire, rallongeant délais et coûts.

Cette fermeture ne concerne pas uniquement le commerce chinois. Les chaînes d’approvisionnement européennes, déjà mises à l’épreuve depuis la pandémie et les sanctions contre la Russie, risquent de subir de nouvelles tensions. Les industries dépendantes de composants venus d’Asie pourraient connaître des retards de production. Plusieurs experts soulignent que ce blocage frontalier fragilise la compétitivité des échanges en Europe de l’Est et pourrait inciter certaines entreprises à revoir leurs itinéraires commerciaux.

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Pékin sous pression malgré son soutien à Moscou

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Chine a maintenu un soutien constant à la Russie, tant sur le plan diplomatique que dans les échanges commerciaux. Pékin refuse de condamner l’offensive et se présente comme un partenaire stratégique de Moscou. Malgré les pressions occidentales, elle a accru ses achats d’énergie russe et renforcé la coopération bilatérale. Ce choix, perçu comme un alignement, place désormais la Chine dans une position délicate : elle devient indirectement affectée par des mesures visant avant tout les alliés de la Russie.

Face à la décision polonaise, le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé son inquiétude et rappelé que le maintien de corridors logistiques sûrs constituait une priorité. Pékin estime que ce passage frontalier est un « projet phare » pour la coopération sino-européenne et plaide pour que les échanges se poursuivent sans entrave. Les conséquences économiques pourraient être significatives si le blocage persiste, d’autant que l’Union européenne reste un partenaire commercial majeur pour la Chine. L’évolution de ce dossier sera suivie de près par les acteurs économiques européens comme asiatiques, chacun mesurant les répercussions possibles sur la fluidité des échanges internationaux.