Sahara Occidental : un conflit artificiel selon le Maroc

Par lanouvelletribune  -  24 septembre 2025 10:46

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À l’occasion de son intervention à l’Assemblée générale des Nations unies, le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch a réaffirmé, mardi 23 septembre à New York, que le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine constitue la seule option viable pour régler la question du Sahara. Il a souligné la transformation socio-économique engagée dans les provinces du Sud et mis en avant leur rôle croissant en tant que plateforme de coopération régionale. Le responsable a estimé qu’il est temps de clore un différend qu’il qualifie d’artificiel, dans le respect de l’intégrité territoriale du Royaume. Le soutien international au projet marocain, jugé pragmatique et réaliste, est présenté comme un levier essentiel pour stabiliser cette zone stratégique.

Un modèle de développement et une vision régionale

Lors de son allocution, Aziz Akhannouch a insisté sur les progrès réalisés dans les provinces méridionales grâce au nouveau modèle de développement et aux initiatives atlantiques lancées par le roi Mohammed VI. Ces projets sont décrits comme un vecteur de croissance et d’intégration régionale, avec des retombées sur la paix et la sécurité. Le Maroc considère cette dynamique comme un argument démontrant la pertinence de son approche, soutenue par une majorité d’États membres des Nations unies. Pour Rabat, la reconnaissance de cette réalité ouvre la voie à un règlement définitif du différend régional, tout en consolidant le rôle stratégique de la façade atlantique marocaine. Des acteurs institutionnels et économiques s’intéressent de plus en plus à ces projets, ce qui constitue un terrain propice pour des partenariats internationaux futurs.

Le discours officiel met également l’accent sur le caractère irréversible des investissements réalisés, qui visent à renforcer la place du Sahara dans les échanges commerciaux et les corridors énergétiques. Ces initiatives sont souvent citées dans des forums régionaux et représentent un axe d’opportunité pour les entreprises étrangères. Plusieurs rapports d’organisations internationales soulignent la nécessité d’accompagner cette intégration économique, un élément qui pourra faire l’objet d’analyses approfondies par des centres de recherche spécialisés.

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Un différend régional toujours ouvert

Le Sahara occidental reste toutefois au cœur d’un contentieux opposant le Maroc au Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Ce territoire, ancienne colonie espagnole, est revendiqué par les indépendantistes du Polisario qui réclament un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU. Rabat, de son côté, propose depuis 2007 un plan d’autonomie sous sa souveraineté, estimant qu’il s’agit de la seule solution réaliste et durable. Le Conseil de sécurité des Nations unies appelle régulièrement à une solution politique mutuellement acceptable, mais le processus reste bloqué par l’absence de compromis entre les deux parties.

Ce différend a contribué à une rivalité persistante entre le Maroc et l’Algérie, qui a des répercussions sur l’intégration maghrébine et sur la stabilité de la région sahélo-saharienne. Les enjeux dépassent le cadre politique : ils concernent aussi la sécurité énergétique, le contrôle des routes commerciales et l’accès aux ressources naturelles. La zone attire l’attention de partenaires internationaux, ce qui explique que la question reste régulièrement à l’agenda du Conseil de sécurité et des grandes puissances. Pour plusieurs observateurs, l’avenir du dossier pourrait également peser sur la coopération sécuritaire face aux menaces transfrontalières dans le Sahel.

Le Maroc insiste aujourd’hui sur le fait qu’une large majorité des États membres de l’ONU considèrent son plan comme la seule base crédible de négociation. Cette position, défendue à New York, illustre la volonté de Rabat de tourner une page ouverte depuis près de cinquante ans et de consolider son ancrage régional.