Poutine règle ses comptes avec le Bureau des droits de l’homme européen

Par lanouvelletribune  -  26 septembre 2025 10:35

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Depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine, la fracture entre Moscou et les capitales européennes s’est creusée à un rythme inédit. Sanctions économiques, restrictions diplomatiques et affrontements sur la scène internationale ont progressivement réduit les espaces de coopération. Ce climat de confrontation permanente a fini par renforcer le maintien des positions des différents camps en présence. C’est dans ce décor tendu que Vladimir Poutine a décidé de pointer du doigt l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et, plus précisément, son Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH).

Une appartenance jugée absurde

Lors d’une rencontre avec Ella Pamfilova, présidente de la Commission électorale centrale, le chef du Kremlin a exprimé son agacement face à une situation qu’il considère inutile selon un rapport. Selon lui, la Russie offre sa participation et ses contributions financières à une structure qui n’apporte aucun bénéfice concret à ses citoyens. Il a qualifié cette réalité de « ridicule », estimant qu’il n’y avait plus de raison d’entretenir un tel décalage précise l’agence de presse russe TASS. L’idée de solliciter l’avis du ministère des Affaires étrangères et des parlementaires témoigne d’une volonté de pousser la réflexion vers une remise en cause officielle de la présence russe au sein de ce bureau.

La critique a été alimentée par Pamfilova elle-même, qui n’a pas hésité à qualifier l’OSCE d’entité fermée, dominée par quelques puissances imposant leurs verdicts. Elle estime que, par sa participation, Moscou ne fait qu’apporter une légitimité à des conclusions biaisées. Pour elle, l’organisation a perdu toute crédibilité et ne mérite plus l’adhésion de la Russie.

Une rupture assumée ?

Au-delà des mots, cet épisode illustre un basculement politique plus large : la Russie ne cherche plus à préserver des liens avec des institutions européennes qu’elle considère comme hostiles. Remettre en cause le BIDDH, c’est s’attaquer à un des rares instruments censés surveiller les processus électoraux et les droits civiques dans la région. En le rejetant, le Kremlin envoie le message que la souveraineté nationale prime sur tout regard extérieur.