Armement au Maroc : cette acquisition qui pourrait rebattre les cartes en Afrique du Nord

Par lanouvelletribune  -  25 septembre 2025 17:33

Image placeholder

Au cours des dernières années, Rabat a multiplié les accords militaires avec son allié américain. L’un des plus marquants reste le contrat de plusieurs milliards de dollars signé en 2020 pour l’achat de chasseurs F-16 de dernière génération et d’armements sophistiqués. À cela s’ajoutent les livraisons d’équipements modernes et les grands exercices conjoints, comme African Lion, qui placent déjà le royaume dans une dynamique de modernisation rapide de ses forces armées. C’est sur ce terreau de coopération étroite que surgit désormais la perspective d’un pas supplémentaire : l’accès au cercle très restreint des pays disposant du chasseur furtif F-35.

Des discussions stratégiques à Washington

La récente visite de travail à Washington du général Mohammed Gadih, inspecteur général des Forces Royal Air, a donné un relief nouveau à ces ambitions. Accompagnant une délégation militaire marocaine, il a rencontré le général David Allvin, chef de l’US Air Force. D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, l’entretien a permis d’aborder plusieurs questions d’intérêt commun et a été jugé « fructueux » par la partie américaine. David Allvin, dans un message publié sur X, a d’ailleurs salué le rôle central du Maroc dans le maintien de la stabilité régionale et rappelé l’importance stratégique que Washington accorde à ce partenaire.

Ces échanges ne se limitent pas à des formules diplomatiques. Ils traduisent une volonté partagée d’approfondir la coopération, et l’hypothèse d’un transfert de F-35 au Maroc illustre la confiance croissante des États-Unis envers leur allié nord-africain. Pour Rabat, accéder à cet appareil furtif serait comparable à passer du téléphone filaire au smartphone : un saut technologique qui transformerait la manière de concevoir la défense aérienne et la projection de puissance.

Une possible bascule régionale

Le Maroc deviendrait, si cette acquisition se concrétisait, le premier pays arabe et africain à intégrer le F-35 à son arsenal. Cet avion n’est pas seulement un chasseur : il incarne un système complet, combinant furtivité, capteurs avancés et interopérabilité avec les forces occidentales. En Afrique du Nord, où l’Algérie investit déjà dans des avions de combat russes plus récents, l’arrivée éventuelle de F-35 marocains serait perçue comme une bascule stratégique.

Au-delà des considérations techniques, cette rumeur a déjà une portée symbolique. Elle alimente les calculs militaires des voisins et place Rabat dans une position d’anticipation, même si l’acquisition reste à confirmer. Comme souvent dans l’histoire de l’armement, l’annonce ou même la simple perspective d’un contrat peut influencer les équilibres avant que le matériel ne soit livré.