
Le domicile de l’ancien président de la République, Thomas Boni Yayi, a connu une activité inhabituelle ce vendredi 26 septembre 2025. Plusieurs personnalités politiques y ont défilé pour échanger avec le chef du parti Les Démocrates (LD), dans un contexte où la formation s’apprête à désigner son duo candidat pour l’élection présidentielle de 2026. La veille, c’était Daniel Edah, président du mouvement Nous le ferons, qui avait franchi le même seuil pour officialiser son adhésion au parti.
C’est l’ancienne ministre Célestine Zanou qui a ouvert la série d’audiences du jour. Elle a été suivie par deux figures bien connues de la scène politique béninoise : les anciens ministres Ganiou Soglo et Alain Adihou, chacun venu porter son regard sur la situation nationale et adresser des messages au peuple.
Ganiou Soglo : « Ne pas céder à la peur »
Devant la presse, Ganiou Soglo a souligné l’importance de cette rencontre avec l’ancien chef de l’État, qu’il dit considérer comme un membre de la famille. « Nous avons échangé sur la vie politique de notre pays et je crois que ça s’est très bien passé », a-t-il indiqué. L’ancien ministre a appelé les Béninois à garder espoir malgré les difficultés : « Ce combat que nous menons, c’est contre l’injustice fiscale et sociale qui touche nos populations. Nous disons à nos populations : n’ayez pas peur. Nous ne cherchons pas seulement à conquérir le pouvoir, mais à atténuer les souffrances de nos concitoyens. » Évoquant l’action sociale de Boni Yayi durant ses mandats, il a insisté sur la nécessité de replacer l’« amour » au centre de l’action politique
Alain Adihou : « Une union sacrée de l’opposition est nécessaire »
Dernier invité du jour, Alain Adihou a, lui aussi, livré une analyse sévère de la situation nationale. À l’approche des élections générales, il a dénoncé un code électoral « qui pose énormément de problèmes » et a alerté sur la détresse sociale persistante. « Dans le pays actuellement, il y a des gens qui ont faim, qui n’ont pas d’emploi, qui vivent dans l’insécurité. On veut nous faire croire que les choses vont continuer ainsi depuis bientôt dix ans. C’est inadmissible », a-t-il déclaré. Revendiquant une appartenance à « l’opposition citoyenne » plutôt que partisane, il a lancé un appel à la mobilisation : « Il est important qu’il y ait une union sacrée de l’opposition. Le camp d’en face a peur. C’est à nous de nous rassembler pour sauver le pays et défendre la démocratie. »
Une séquence politique décisive
Ces rencontres successives interviennent dans une phase charnière pour Les Démocrates, dont le choix du ticket présidentiel est imminent. La fréquentation accrue du domicile de Boni Yayi illustre l’intense activité de concertation qui anime désormais l’opposition, à quelques mois de l’échéance électorale.