
Le président Volodymyr Zelensky a affirmé ce vendredi 26 septembre que des drones de reconnaissance, supposés d’origine hongroise, auraient violé l’espace aérien ukrainien. Ces déclarations interviennent alors que les relations entre Kyiv et Budapest sont déjà marquées par des désaccords politiques et sécuritaires. La partie hongroise dément fermement toute implication, dénonçant des accusations sans fondement. L’incident, s’il est confirmé, pourrait ajouter des tensions supplémentaires à une frontière déjà fragile. Cette affaire souligne l’enjeu clé de la surveillance aérienne dans un contexte de guerre en Ukraine et d’instabilité régionale.
Des relations bilatérales déjà fragilisées
Les liens entre l’Ukraine et la Hongrie connaissent depuis plusieurs années des épisodes de méfiance réciproque. Budapest s’est régulièrement opposée à certaines décisions européennes visant à soutenir Kyiv, notamment en matière de sanctions contre Moscou et d’aides militaires. Ces divergences se sont accentuées depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, lorsque la Hongrie a adopté une posture plus réservée vis-à-vis des livraisons d’armes et de l’accueil de réfugiés.
Les tensions ne sont pas seulement politiques : la question des droits de la minorité hongroise dans l’ouest de l’Ukraine, encadrés par des lois linguistiques adoptées à Kyiv, reste une source de désaccord constant. La frontière commune, longue de plus de 130 kilomètres, constitue également une zone sensible où la coopération en matière de sécurité a souvent été mise à l’épreuve. Cet historique de différends explique pourquoi chaque nouvel incident est rapidement perçu comme un facteur de défiance supplémentaire.
L’épisode actuel intervient alors que l’Union européenne tente de maintenir l’unité de ses membres face au conflit. L’idée de renforcer la surveillance frontalière, par exemple à travers des projets communs de défense aérienne, a été plusieurs fois évoquée et pourrait à nouveau resurgir si les accusations de Kyiv se confirmaient. Une telle mesure ferait l’objet de débats à Bruxelles, notamment en raison de ses implications financières et logistiques.
Des accusations contestées et des enjeux de sécurité
Selon le président Zelensky, les drones signalés auraient survolé des zones proches de la frontière ukraino-hongroise, recueillant des informations sur des sites industriels. Le ministère de la Défense hongrois a répliqué qu’aucun ordre n’avait été donné pour de telles missions et a réclamé que chaque incident présumé fasse l’objet d’une vérification rapide.
Le chef de la diplomatie hongroise, Péter Szijjártó, a rejeté les propos du président ukrainien, les qualifiant de « déclarations sans fondement ». Les autorités hongroises insistent sur le fait qu’aucune preuve tangible n’a été présentée pour appuyer ces soupçons. Ce désaccord public montre la difficulté à établir les responsabilités dans des incidents impliquant des appareils sans pilote, d’autant plus dans une zone frontalière où plusieurs acteurs utilisent des drones à des fins militaires ou civiles.
Les autorités ukrainiennes affirment avoir renforcé leurs dispositifs de détection et de suivi pour documenter les survols non autorisés. L’enjeu dépasse la seule relation entre ces deux voisins : il touche à la sécurité collective des frontières orientales de l’Europe, particulièrement alors que les tensions régionales restent vives. Les responsables à Kyiv rappellent que des cas similaires ont déjà été signalés par d’autres pays riverains, alimentant le débat sur une coopération plus étroite en matière de surveillance aérienne.