Russie : plus de vingt morts après la consommation d’alcool frelaté

Par lanouvelletribune  -  28 septembre 2025 00:12

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Les autorités russes ont annoncé que le nombre de décès dus à l’alcool frelaté a atteint 25 depuis le début de septembre dans la région de Léningrad, au nord-ouest du pays. Des examens médico-légaux ont confirmé la présence de méthanol à des niveaux mortels. L’affaire relance les inquiétudes sur la circulation de boissons non réglementées et sur les moyens de prévention. Les autorités sanitaires locales intensifient leurs contrôles pour éviter de nouveaux drames. Cette tragédie souligne l’ampleur des risques liés à la consommation de produits alcoolisés non conformes.

Les autorités locales confirment la progression du bilan

Le Comité d’enquête russe a indiqué que des analyses médico-légales menées sur plusieurs victimes décédées entre le 10 et le 17 septembre ont révélé des concentrations de méthanol suffisamment élevées pour être mortelles. Le dernier décompte porte le nombre de morts à 25, alors que les chiffres précédents évoquaient 19 décès, principalement enregistrés dans le district de Slantsevski. Six autres cas confirmés proviennent du district voisin de Volosovski.

Les autorités régionales de Russie affirment avoir lancé une enquête pour identifier les réseaux de production et de distribution de cet alcool frelaté. Plusieurs suspects ont été interpellés et des stocks de boissons ont été saisis. Selon les médias locaux, la vente de ces produits aurait échappé aux contrôles officiels, souvent en provenance de circuits parallèles.

Cette affaire montre un problème persistant dans certaines régions russes, où l’accès à des boissons alcoolisées moins coûteuses mais dangereuses attire des consommateurs vulnérables. La réglementation impose des contrôles stricts sur la production et la distribution d’alcool, mais leur application reste inégale, ce qui crée des brèches exploitées par des réseaux clandestins.

Un problème de santé publique récurrent

Les intoxications liées à l’alcool frelaté ne sont pas nouvelles en Russie. L’usage de méthanol ou d’autres substances toxiques comme substitut à l’éthanol a provoqué au fil des ans des centaines de décès. Ces produits, parfois commercialisés sous de fausses étiquettes ou vendus comme boissons artisanales, détruisent le foie, le système nerveux et peuvent entraîner une cécité ou la mort rapide après ingestion.

Les autorités sanitaires rappellent que la consommation d’alcool non certifié constitue un risque majeur pour la santé publique. La diffusion de campagnes de prévention est prévue, notamment dans les régions rurales où les circuits de distribution officiels sont moins présents. Ce type de drame pourrait également inciter à renforcer les sanctions contre les trafiquants et à améliorer la traçabilité des boissons.

Au-delà du drame actuel, des experts en santé publique rappellent que la lutte contre la production et le commerce d’alcool frelaté est un défi de longue date, qui nécessite des moyens de contrôle renforcés et une coopération entre services de police, douanes et autorités locales. Des comparaisons avec des crises similaires survenues en Asie centrale et en Europe de l’Est permettent de mesurer l’ampleur de l’enjeu.

Le gouvernement russe prévoit par ailleurs d’accroître les inspections et d’améliorer la réglementation sur la vente d’alcool en ligne, un canal souvent exploité par les trafiquants. Cette mesure devrait s’accompagner d’initiatives visant à informer le public sur les signes distinctifs d’une boisson falsifiée. Les autorités régionales et le Comité d’enquête poursuivent leurs investigations pour retracer l’origine du lot contaminé et identifier l’ensemble des responsables, alors que le bilan pourrait encore s’alourdir si d’autres victimes sont découvertes.