
Un grand rassemblement organisé par l’acteur et homme politique Vijay dans l’État du Tamil Nadu, au sud de l’Inde, a viré au drame le 27 septembre. La foule dense a provoqué une bousculade faisant au moins 39 morts et plus de 50 blessés, selon un bilan officiel encore provisoire. Les autorités locales ont engagé des poursuites contre des responsables du parti organisateur et annoncé une indemnisation pour les familles des victimes. Cet incident relance les inquiétudes sur la gestion de la sécurité lors des grands événements publics dans le pays.
Un rassemblement politique tourné en tragédie
Le rassemblement avait été convoqué par le Tamilaga Vettri Kazhagam (TVK), formation dirigée par Vijay, figure populaire du cinéma tamoul récemment entrée en politique. L’événement s’est tenu à Karur, dans le centre du Tamil Nadu, et a attiré plusieurs dizaines de milliers de personnes venues écouter le discours du nouveau leader. Selon la police locale, la panique s’est déclenchée au moment où la foule se pressait vers la scène pour apercevoir l’orateur.
Les premières investigations indiquent que des défaillances dans l’organisation et l’absence de voies d’évacuation claires ont aggravé la situation. Les secours ont transporté les blessés vers des hôpitaux de la région, tandis qu’un comité d’enquête dirigé par une ancienne juge a été chargé d’examiner les responsabilités. Le gouvernement de l’État a promis une compensation financière pour les proches des victimes. Les observateurs soulignent la nécessité d’un encadrement plus strict des manifestations publiques et d’une meilleure coordination entre les autorités locales et les organisateurs, un sujet récurrent lors des grands rassemblements en Inde.
Cet accident intervient alors que le pays connaît une saison électorale animée, marquée par la montée en puissance de nouvelles forces politiques issues du milieu artistique. Plusieurs analystes estiment que cette tragédie pourrait alimenter le débat sur la sécurité des meetings de masse, souvent utilisés comme outils de mobilisation électorale.
L’Inde face à la répétition de drames de foule
Les bousculades meurtrières ne sont pas inédites en Inde. Le pays, qui compte plus de 1,4 milliard d’habitants, a connu à plusieurs reprises des accidents similaires lors de grands rassemblements religieux, sportifs ou politiques. En 2013, une cohue pendant un festival hindou avait causé plus de 110 morts dans l’État du Madhya Pradesh. En 2016, un autre drame avait fait 27 victimes lors d’une cérémonie religieuse à Varanasi. Ces épisodes illustrent les risques persistants liés à la gestion des foules dans les lieux publics.
Les autorités ont pourtant adopté ces dernières années des directives pour renforcer la sécurité lors des événements de masse, notamment par la mise en place de barrières, de sorties d’urgence et de plans de circulation. Cependant, le respect de ces normes reste inégal, surtout lors de manifestations à caractère politique où l’affluence peut dépasser les prévisions. Des organisations de défense des droits civiques plaident depuis longtemps pour une application plus stricte de ces mesures et pour des investissements supplémentaires dans les infrastructures de contrôle des foules.