Sanctions contre l’Iran : Israël applaudit mais refuse d’être jugé par l’ONU

Par lanouvelletribune  -  28 septembre 2025 15:38

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Le rétablissement des sanctions du Conseil de sécurité contre l’Iran a été salué par le gouvernement d’Israël, qui y voit une réponse aux violations liées au programme nucléaire de Téhéran. Cette position favorable contraste avec le refus récurrent d’Israël d’accepter les condamnations onusiennes concernant sa propre politique dans les territoires palestiniens. Ce double registre nourrit depuis des années un débat sur la cohérence des relations entre l’État hébreu et l’Organisation des Nations unies. La réaction d’Israël intervient alors que la tension régionale autour du nucléaire iranien reste vive et que les mécanismes internationaux de contrôle peinent à s’imposer.

Israël soutient les sanctions contre l’Iran

Le ministère des Affaires étrangères d’Israël a qualifié le vote du Conseil de sécurité de « développement majeur », considérant qu’il s’agit d’une mesure nécessaire face aux activités nucléaires jugées préoccupantes de l’Iran. Selon Tel-Aviv, ces sanctions rappellent l’obligation de respecter les engagements internationaux en matière de non-prolifération et visent à prévenir toute dérive militaire dans la région. La déclaration officielle a été publiée sur le réseau X, illustrant la volonté d’affirmer publiquement un soutien à la décision des Nations unies.

Cette posture intervient alors que plusieurs États membres de l’ONU souhaitent réactiver des mesures plus strictes après des années de tensions entre Téhéran et les puissances occidentales. L’accord nucléaire de 2015, destiné à encadrer le programme iranien en échange d’un allègement des sanctions, est aujourd’hui largement fragilisé. Les discussions diplomatiques engagées pour relancer cet accord restent limitées, laissant place à des initiatives coercitives qui divisent la communauté internationale.

Pour Israël, la reprise des sanctions par l’ONU est perçue comme un outil de dissuasion supplémentaire face à un adversaire qu’il considère comme une menace directe. Des responsables israéliens ont souligné que la vigilance internationale est essentielle pour éviter de nouvelles tensions armées au Moyen-Orient. Cette position concorde avec les appels de plusieurs capitales occidentales à maintenir la pression sur Téhéran, notamment par des mesures financières et commerciales.

Un rapport tendu entre Israël et l’ONU

Si Israël salue la fermeté de l’ONU vis-à-vis de l’Iran, il adopte une posture opposée lorsqu’il est lui-même visé par des résolutions. Depuis plusieurs décennies, l’État hébreu conteste les décisions du Conseil des droits de l’homme et de l’Assemblée générale relatives à la colonisation en Cisjordanie, à l’annexion de Jérusalem-Est ou encore aux opérations militaires à Gaza. Il estime que nombre de ces textes traduisent un biais politique défavorable et qu’ils ne prennent pas en compte les menaces sécuritaires auxquelles le pays affirme faire face.

Cette opposition s’est illustrée à plusieurs reprises : refus de reconnaître certaines conclusions des enquêtes sur les bombardements à Gaza, rejet des résolutions demandant l’arrêt immédiat des implantations en Cisjordanie, contestation des appels à une enquête internationale sur l’usage de la force contre des civils palestiniens. Ces désaccords ont nourri un contentieux durable avec les institutions onusiennes et contribué à une méfiance réciproque. La question pourrait être approfondie dans une future analyse juridique pour préciser le rôle du droit international humanitaire dans ces différends.

Le contraste entre le soutien aux sanctions contre l’Iran et le rejet des condamnations sur le dossier palestinien reflète une approche sélective, centrée sur des priorités stratégiques et sécuritaires propres à Israël. Certains observateurs estiment que cette dualité complique les efforts visant à établir un cadre multilatéral stable au Moyen-Orient. L’enjeu reste majeur pour les relations internationales, car il concerne à la fois la légitimité des mécanismes onusiens et la cohérence des positions des États membres face aux crises régionales.