
La demande de libération d’un agent diplomatique détenu à Bamako par les autorités maliennes suscite une nouvelle crise entre le Mali, la France et l’Union européenne. Bruxelles a réclamé le 27 septembre la remise en liberté de cet agent, sans préciser sa nationalité, dénonçant une violation de la Convention de Vienne. Cette affaire fait écho à l’arrestation mi-août d’un diplomate français accusé par Bamako de complot contre les institutions. Paris a réagi en suspendant sa coopération antiterroriste et en expulsant des diplomates maliens.
L’UE condamne la détention d’un agent diplomatique
Le 27 septembre, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a dénoncé la détention d’un agent diplomatique à Bamako, estimant qu’il s’agissait d’une violation de la Convention de Vienne de 1961. Elle a souligné que l’intéressé disposait d’une carte diplomatique délivrée par les autorités maliennes, ce qui lui conférait l’immunité prévue par le droit international. L’UE a également critiqué la diffusion par les médias officiels de l’identité et d’images du diplomate arrêté, estimant que cela portait atteinte à sa dignité.
Bien que la déclaration ne mentionne pas la nationalité de l’agent, la chronologie coïncide avec l’arrestation, mi-août, d’un diplomate français travaillant à l’ambassade de France à Bamako. Ce dernier est accusé par les autorités maliennes d’avoir participé à une « conspiration contre les institutions ». Paris, qui conteste ces accusations, considère qu’il s’agit de son ressortissant et a dénoncé une atteinte grave aux règles diplomatiques. L’absence de référence explicite à la nationalité de l’agent dans le communiqué européen n’a pas empêché l’affaire de devenir un point de friction majeur entre les parties concernées.
Réactions françaises et escalade diplomatique
Peu après l’arrestation, la France a réclamé la libération immédiate de son diplomate, en soulignant le caractère obligatoire de l’immunité accordée aux agents diplomatiques. Le ministère français des Affaires étrangères a qualifié les accusations de Bamako d’« infondées » et a exhorté les autorités maliennes à respecter leurs engagements internationaux. Cette position a reçu le soutien de plusieurs partenaires européens, renforçant la pression exercée sur Bamako.
Face au refus des autorités maliennes de relâcher le diplomate, Paris a annoncé la suspension de sa coopération antiterroriste avec le Mali. Cette décision est avant tout symbolique, les deux pays n’ayant plus de collaboration opérationnelle sur le terrain depuis le retrait des forces françaises en 2022. Parallèlement, deux diplomates maliens en poste en France ont été déclarés persona non grata et sommés de quitter le territoire français. Ces mesures ont marqué un durcissement notable de la confrontation diplomatique, sans pour autant modifier la réalité sécuritaire sur le terrain.
Les différends entre Bamako et ses anciens partenaires occidentaux s’inscrivent dans une relation déjà fragilisée par l’expulsion des troupes françaises et par l’évolution des alliances régionales.
Les échanges entre Bamako, Paris et Bruxelles restent marqués par une forte défiance, tandis que plusieurs capitales européennes et organisations internationales continuent d’appeler au respect des principes diplomatiques fondamentaux. L’issue de cette affaire sera déterminante pour la redéfinition des relations entre le Mali et ses partenaires européens.