Sénégal : Polémiques sur la dette cachée qualifiée de "non sens" par Macky Sall

Par lanouvelletribune  -  30 septembre 2025 07:59

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L’ancien président Macky Sall, invité par l’Atlantic Council, a contesté les affirmations du FMI sur l’existence d’une dette cachée de 7 milliards de dollars. Selon lui, une telle dissimulation est impossible au regard des procédures institutionnelles et du contrôle des instances nationales et régionales. Le ministre de l’Économie Abdourahmane Sarr a toutefois admis que certaines opérations financières pouvaient échapper au circuit de la BCEAO, tout en assurant que la dette restait soutenable. Le débat suscite de vives réactions alors que le pays cherche à maintenir la confiance de ses partenaires financiers.

Les arguments de l’ancien chef de l’État

Lors de son entretien, Macky Sall a qualifié l’idée d’une dette cachée de « non sens ». Il a expliqué que chaque convention de financement international doit obligatoirement être examinée par la Cour suprême afin de vérifier sa conformité à la Constitution et aux engagements de l’État. Pour lui, ce mécanisme juridique rend impossible la dissimulation de nouveaux emprunts. L’ancien président a également insisté sur le rôle central de la BCEAO : les devises contractées arrivent par cette institution avant leur conversion en francs CFA, ce qui, selon lui, ne laisse aucune place à l’opacité.

Il a également mis en avant l’existence de multiples garde-fous institutionnels. La Cour des comptes, l’Assemblée nationale et les services du ministère des Finances exercent chacun un contrôle sur la gestion budgétaire. L’ancien chef de l’État s’interroge sur la cohérence des accusations, jugeant improbable qu’une dette de cette ampleur ait échappé à tous ces filtres. Ses propos s’inscrivent dans un débat plus large sur la transparence des finances publiques, un sujet récurrent qui pourrait faire l’objet de futures réformes législatives.

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Les précisions du gouvernement

Face à ces déclarations, le ministre de l’Économie Abdourahmane Sarr a reconnu que certaines transactions, comme des paiements directs effectués à l’étranger, n’avaient pas transité par la banque centrale. Ces opérations pouvaient donc apparaître partiellement en dehors du circuit comptable classique. Toutefois, il a tenu à rassurer en affirmant que chaque remboursement de dette est enregistré par le Trésor et que l’endettement du pays reste soutenable. Dans une tribune publiée sur sa page officielle, il a ajouté que le FMI devra expliquer à son Conseil d’administration la cohérence du cadrage macroéconomique avant et après la prise en compte de ces opérations.

Macky Sall, qui multiplie ses interventions médiatiques pour promouvoir son livre « L’Afrique au cœur », avait déjà abordé ce thème quelques jours plus tôt lors d’un échange avec le youtubeur H5 Motivation. Il y avait notamment exprimé son intérêt pour une éventuelle candidature au secrétariat général de l’ONU, affirmant vouloir mettre son expérience au service d’une organisation internationale plus équilibrée. Ces prises de parole contribuent à maintenir l’ancien président au centre du débat public, malgré son départ du pouvoir.

Le FMI est attendu pour préciser prochainement sa position et fournir des explications techniques à ses partenaires sur l’évaluation de la dette sénégalaise.