
À Matam, plus de 1240 hectares de terres agricoles sont déjà recouverts par les eaux du fleuve Sénégal nous dit APS. Parmi eux, 145 hectares en culture sont directement menacés de pertes. Les producteurs, confrontés à une nouvelle montée des eaux, redoutent de revivre les dégâts subis lors de la précédente campagne. Les autorités régionales de la SAED s’activent pour protéger ce qui peut encore l’être, tandis que la saison rizicole reste incertaine.
Des milliers d’hectares menacés
Mardi, le délégué régional adjoint de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), Moussa Mbodj, a fait état de 1242 hectares envahis, dont 145 hectares de parcelles cultivées. Cette situation inquiète les riziculteurs qui, pour beaucoup, avaient déjà choisi de ne pas engager de nouvelles campagnes après les inondations de l’an dernier. Selon le responsable, la crue dépasse désormais les seuils habituels, exposant non seulement les cultures, mais également les digues de protection installées dans plusieurs zones.
À titre de comparaison, à la même période en 2024, moins de 500 hectares avaient été touchés. La progression actuelle illustre l’ampleur du phénomène et ses répercussions sur la production agricole. Certains producteurs ont préféré miser sur la saison sèche-chaude, plus prévisible, plutôt que de risquer de nouvelles pertes en période d’hivernage. Les impacts sur le rendement rizicole régional pourraient être notables si la tendance ne s’inverse pas.
Dispositifs de secours activés
Pour tenter de préserver les cultures encore sur pied, la SAED a déployé des groupes moto-pompes afin d’évacuer les eaux stagnantes. « Nous allons en installer partout où ce sera nécessaire », a indiqué M. Mbodj. Le riz peut supporter jusqu’à quinze jours d’immersion, mais au-delà, les pertes deviennent irréversibles. Ces interventions visent donc à sauver un maximum de parcelles avant que les dégâts ne deviennent définitifs. Une opération similaire pourrait être envisagée dans d’autres localités, comme le prévoient déjà certains acteurs locaux.
Cette crise rappelle la fragilité des périmètres rizicoles de la vallée, dépendants des variations hydrauliques du fleuve. Depuis la construction des grands barrages du bassin sénégalo-mauritanien, la gestion des eaux reste un enjeu sensible, partagé entre la sécurité alimentaire et la protection des zones habitées. Plusieurs programmes de modernisation des casiers irrigables ont été mis en place ces dernières années, mais les événements récents montrent les limites face à des crues prolongées.
À Matam, la campagne en cours reste incertaine. Les producteurs, divisés entre espoir et prudence, observent la montée du fleuve, conscients que les prochaines semaines seront déterminantes pour la survie de leurs champs.
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