
Les flux de gaz naturel en provenance d’Algérie vers l’Italie poursuivent leur progression en 2025, confirmée par les dernières données du ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique. Les statistiques couvrant la période janvier-juillet témoignent d’une hausse, même modeste, des volumes livrés. L’enjeu reste crucial pour l’équilibre énergétique européen, alors que l’Italie cherche à diversifier ses sources d’importation.
Des volumes en hausse confirmés par Rome
Les autorités italiennes ont fait état d’un volume cumulé de 12,519 milliards de mètres cubes de gaz algérien transportés par gazoduc vers l’Italie entre janvier et juillet 2025. Ce chiffre représente une progression de 0,4 % par rapport à l’année précédente, traduisant une continuité plutôt qu’un bond spectaculaire. Le mois de juillet a enregistré 1,577 milliard de mètres cubes. En parallèle, le bilan du premier semestre fait état de 31,107 milliards de mètres cubes exportés, consolidant la position de l’Algérie comme fournisseur majeur du marché italien.
Ces flux répondent à une stratégie énergétique claire : l’Italie sécurise près de 30 % de ses importations gazières auprès de l’Algérie, consolidant ainsi une relation historique bâtie autour du gazoduc Transmed. Des accords conclus en 2022 prévoient d’ailleurs une augmentation progressive des volumes, estimée à 40 % à terme. Plusieurs experts rappellent que ces engagements inscrivent l’Algérie comme un pilier de la transition énergétique italienne, ce qui pourrait donner lieu à de futures discussions bilatérales sur de nouveaux investissements.
Un rôle renforcé depuis la guerre en Ukraine
La guerre en Ukraine a profondément modifié la cartographie des approvisionnements énergétiques en Europe. Avant 2022, la Russie représentait le premier fournisseur de gaz pour l’Italie et une grande partie de l’Union européenne. Les sanctions occidentales et la réduction des flux russes ont conduit les pays européens à multiplier les partenariats avec des acteurs alternatifs. L’Algérie, dotée d’importantes réserves et d’une infrastructure déjà opérationnelle, a été l’un des principaux bénéficiaires de cette réorientation.
Rome a rapidement intensifié ses relations énergétiques avec Alger, multipliant visites officielles et signatures d’accords pour sécuriser ses besoins à long terme. Le contrat conclu en 2022 entre Sonatrach et ENI, qui prévoit une hausse significative des livraisons, s’inscrit dans cette logique. L’Union européenne, cherchant à réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou, suit avec attention ces partenariats bilatéraux qui, à terme, pourraient servir de modèle pour d’autres États membres. Le renforcement progressif des exportations gazières algériennes confirme ainsi l’importance stratégique de ce fournisseur pour l’Italie et, plus largement, pour le marché énergétique européen.
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