Sénégal : Une deuxième raffinerie pour renforcer la capacité nationale

Par lanouvelletribune  -  2 octobre 2025 17:19

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Le directeur général de la Société africaine de raffinage (SAR), Mamadou Abib Diop, a annoncé jeudi 2 octobre que le Sénégal lancera en 2026 la construction d’une nouvelle raffinerie. L’objectif est de combler le déficit de transformation du brut extrait localement et de réduire la dépendance aux importations de produits pétroliers. Le projet, baptisé « SAR 2.0 », nécessitera entre 2 et 5 milliards de dollars d’investissement. Plusieurs investisseurs étrangers, notamment de Chine, de Turquie et de Corée du Sud, ont déjà manifesté leur intérêt.

Un projet structurant adossé au champ de Sangomar

La future raffinerie, présentée comme la deuxième du pays, sera alimentée principalement par le champ offshore de Sangomar, exploité par Woodside Energy, où la société nationale Petrosen détient une participation minoritaire. Ce site a démarré sa production en 2023 avec un volume annuel estimé à 34,5 millions de barils, soit environ 4,6 millions de tonnes. La SAR, plus ancienne raffinerie en activité d’Afrique de l’Ouest, ne traite actuellement que 1,5 million de tonnes par an, l’équivalent de 30 000 barils par jour. Cette limite oblige encore le pays à importer une partie de ses produits pétroliers pour répondre à la demande intérieure.

L’ambition de la nouvelle installation est d’ajouter 4 millions de tonnes de capacité de traitement annuelle. Ce bond permettrait de rapprocher le Sénégal de l’autosuffisance, tout en offrant des perspectives d’exportation vers les marchés régionaux. Selon Mamadou Abib Diop joint par Reuters, l’ensemble du projet a vocation à réduire la facture énergétique et à renforcer la souveraineté nationale dans un secteur stratégique. Des discussions avec des partenaires techniques et financiers devraient se poursuivre lors de prochains forums internationaux dédiés à l’énergie.

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Un enjeu de souveraineté énergétique et d’équilibre financier

Un des défis majeurs réside dans la capacité du pays à raffiner une part significative de son pétrole extrait. Le champ de Sangomar, dont la production peut atteindre 100 000 barils par jour, dépasse largement la capacité actuelle de la SAR. La création d’un second site vise donc à absorber ce surplus et à éviter que le brut sénégalais ne soit exporté à bas prix pour être transformé ailleurs, avant de revenir sous forme de produits finis plus coûteux. Cette évolution est centrale pour limiter l’exposition du pays aux fluctuations internationales des prix de l’énergie et pour assurer une meilleure stabilité budgétaire.

La SAR 2.0 s’inscrit dans une trajectoire historique. Depuis sa mise en service en 1963, la raffinerie de Dakar a connu plusieurs phases de modernisation mais n’a pas pu répondre à la croissance de la consommation nationale. La relance actuelle s’accompagne de nouvelles exigences : financements sécurisés, respect des normes environnementales et garantie de gouvernance transparente.

Le projet SAR 2.0 constitue ainsi l’une des pierres angulaires de la stratégie énergétique nationale, destinée à transformer la production pétrolière du pays en un levier durable de croissance économique.

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