
Le Directeur général de la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (SIPI-Bénin S.A.), M. Létondji Béhéton, a placé la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) au cœur des débats lors de l’atelier stratégique sur les marchés carbone ouvert ce jeudi 2 octobre 2025. Selon lui, la GDIZ n’est pas seulement un site industriel mais un véritable laboratoire de transition énergétique et de valorisation des crédits carbone.
Intervenant devant décideurs publics, experts, acteurs du secteur privé et partenaires financiers réunis pour cet événement, il a rappelé que la SIPI-Bénin, partenaire du groupe ARISE, s’est engagée depuis 2021 dans des investissements ciblés pour développer des projets carbone et renforcer la traçabilité. La société détient notamment une part de 35 % dans AERA, pionnier africain des projets carbone, et a investi dans Crystalchain, spécialisée dans le suivi des chaînes de valeur. Elle a également lancé deux filiales, OKALA pour le suivi de la biodiversité et SEQUOIA dédiée à l’agroforesterie et à l’énergie, regroupant plus d’une vingtaine d’experts.
« En 2023, la valeur du marché mondial du carbone a atteint près de 949 milliards de dollars. En Afrique de l’Ouest, le potentiel dépasse 50 millions de tonnes de CO₂ par an. Avec plus de 4 millions d’hectares de forêts et de terres agricoles, le Bénin dispose d’atouts considérables. L’enjeu est désormais d’amener nos entreprises à concevoir des projets structurés et viables », a-t-il expliqué. Il a illustré ce potentiel par le cas de Bénin Cashew, dont l’unité de valorisation des coques de cajou à la GDIZ pourrait générer 300 000 tonnes de crédits carbone sur dix ans.
Pour Marylise Lokossou, directrice générale de la CDC Bénin, cet atelier marque une étape charnière : « Nous devons passer de la théorie à l’action, en construisant des feuilles de route concrètes et adaptées à notre contexte. L’implication des entreprises locales sera décisive pour transformer les projets existants en leviers de compétitivité et de revenus », a-t-elle indiqué.
De son côté, Jonathan Dosseh, représentant de la BOAD, a insisté sur l’importance du rôle du secteur privé. Les marchés carbone, a-t-il souligné, constituent une opportunité unique pour mobiliser des financements, stimuler l’innovation et accélérer la transition énergétique. Mais cette dynamique nécessite des règles claires, le renforcement des compétences techniques et une coopération renforcée entre acteurs publics et privés. Pendant deux jours, travailleront sur l’Accord de Paris, la conception de projets carbone et des études de cas africains, avec des exercices pratiques destinés à doter les entreprises béninoises d’outils pour passer à l’action.
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